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Editorial : Pour un redéploiement salvateur…

Par Chokri BACCOUCHE

Les bouleversements majeurs qui s’opèrent actuellement à l’échelle internationale s’apparentent à un mouvement de plaques tectoniques. Le monde d’aujourd’hui ne ressemble en rien à ce qu’il était hier, encore moins à ce qu’il va devenir dans quelques années. Une reconfiguration géopolitique d’une ampleur sans précédent se profile en effet à l’horizon et annonce l’émergence imminente d’un nouvel ordre mondial, source de craintes légitimes pour certains et plus particulièrement les pays vulnérables. C’est dans ce contexte international instable et d’une incroyable complexité que la Tunisie vient de célébrer le 69e anniversaire de son indépendance. Certes, la commémoration de cet événement marquant dans l’histoire de notre pays est une occasion renouvelée de rendre hommage à nos vaillants martyrs qui ont sacrifié leur vie sur l’autel de notre liberté. Mais elle doit nous rappeler également que la préservation de ce précieux acquis est un combat de tous les instants, particulièrement par les temps qui courent, dans un monde de prédateurs qui font peu de cas des plus vulnérables.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, un véritable volcan est entré en éruption chambardant les anciennes alliances et déversant son lot d’incertitudes. On assiste à une redistribution des cartes géostratégiques semblables aux accords de Yalta du siècle dernier. Fidèle à sa politique transactionnelle qu’il affectionne plus que tout, le revenant président américain n’a pas fait dans le détail dans le cadre du remue-ménage planétaire qu’il se propose de concrétiser. Il n’a pas hésité à larguer sans aucun état d’âme la vieille Europe, réputée pour être pourtant un allié sûr et de longue date des Etats-Unis, au motif évident qu’elle est devenue trop encombrante pour ne pas dire un fardeau insupportable qui s’érige en obstacle pour ses ambitions géopolitiques. En businessman avisé, Trump sait que les véritables enjeux se situent dans la zone Asie-Pacifique qui va abriter l’essentiel de la croissance mondiale durant les années à venir. Non sans raison d’ailleurs, car cette région du monde concentre les plus grands mastodontes économiques avec des pays qui ont actuellement le vent en poupe dont notamment la Chine, l’Inde ainsi que toute une brassée de nations qui enregistrent, bon an, mal an des taux de croissance économique respectable.

On s’accorde à penser, à très juste titre, que l’avenir appartient aux lève-tôt et à ceux qui savent anticiper sur les changements en cours pour tirer leur épingle du jeu et maximiser leurs chances de réaliser leurs objectifs de développement. Partant de ce principe élémentaire, la Tunisie doit tout faire pour prendre à temps le train en marche. Pour s’en sortir à bon compte de la terrible bourrasque qui secoue actuellement le monde et mener à bon port sa barque, notre pays a plus que jamais besoin aujourd’hui de varier et de multiplier au maximum ses partenaires économiques et d’explorer de nouveaux horizons susceptibles d’ouvrir de nouvelles perspectives à l’économie nationale. Tout en renforçant bien évidemment les relations économiques qui nous lient à nos partenaires traditionnels, européens notamment, la Tunisie serait très certainement bien inspirée d’explorer et de partir à la conquête de nouveaux marchés. Il serait opportun à cet effet de booster les relations économiques avec les pays asiatiques ou de l’extrême Orient qui offrent des opportunités intéressantes tels que l’Inde, la Corée du Sud, la Malaisie ou la Russie. En plus d’être un client traditionnel de la Tunisie pour l’achat d’engrais chimiques, l’Inde dispose de grandes potentialités technologiques qui la placent désormais parmi le gotha à l’échelle internationale. La Tunisie peut énormément tirer profit de cette donne en établissant un partenariat gagnant-gagnant avec ce pays et en variant autant que faire se peut les domaines de coopération. Bref, les solutions pouvant offrir des perspectives prometteuses à notre pays lui permettant de sortir de la mauvaise passe actuelle existent. Elles requièrent tout simplement de l’audace, de la volonté et de la détermination. Elles nécessitent surtout une mentalité de conquérants. Cette mentalité de se surpasser qui nous a malheureusement toujours fait défaut doit devenir impérativement une véritable culture qui animera l’action aussi bien des gouvernants que des gouvernés. C’est le seul moyen devant nous permettre d’atteindre le rivage de la délivrance et de réaliser nos aspirations légitimes vers un devenir meilleur…

C.B.

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