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Edito : Pour une AFH « sociale », mais également « juste » - Par Kamel ZAIEM

Face à la flambée des prix de l’immobilier, dont essentiellement les terrains à bâtir, l’heure est à la remise en ordre à l’Agence Foncière d’habitation (AFH), avec de nouvelles directives et de nouvelles orientations qui rappelleront son rôle social avant tout. Il s’agit d’une très bonne décision pour que l’acquisition de terrains ne devienne pas seulement une affaire de riches. Toutefois, cette orientation ne doit pas se faire aux dépens des anciennes demandes qui datent de quinze ans et plus.

C’est dire que l’AFH va avoir un rôle encore plus important dans la lutte contre l’envolée « spectaculaire » et inadmissible des prix des terrains à bâtir. Or, l’agence ne peut pas satisfaire toutes les demandes. 

Actuellement, les demandes déposées auprès de l’AFH ont dépassé les 278 mille, alors que l’agence a une capacité d’aménagement de 1500 lotissements par an, par rapport à une capacité de commercialisation annuelle de 500 lotissements qui dépend, notamment du déroulement des procédures pour la validation des dossiers retenus.

A cet égard, il faut préciser qu’en dépit de la hausse de la capacité de production foncière de l’agence, d’une année à l’autre, cette augmentation ne peut pas couvrir la demande du marché, à cause de la rareté des terres, notamment dans les zones qui enregistrent une grande pression, en plus de la longueur du cycle de production due aux procédures avec les intervenants publics.

Il y a lieu de rappeler, à cet égard, que le ministère de l’Equipement et de l’Habitat a publié fin janvier 2025 au JORT l’Arrêté fixant les conditions d’attribution des lots destinés à l’habitat individuel par l’AFH. Et là, la polémique n’a pas tardé à s’annoncer puisque l’une des conditions d’acquisition d’un terrain est de ne pas posséder un autre terrain. Qu’est-ce qui a changé par rapport aux anciennes règles ? Avant, le postulant ne doit pas être propriétaire d’un logement ou d’un terrain à bâtir dans le gouvernorat demandé. Pour la demande dans le Grand Tunis, le demandeur ne doit pas être propriétaire dans les gouvernorats de Ben Arous, Ariana, Manouba et Tunis. Et ils sont des milliers à posséder une habitation dans un gouvernorat et à postuler pour avoir un terrain dans un autre gouvernorat, puisque les anciennes règles le permettent. Ils attendent d’être servis depuis de longues années et ils se trouvent, brusquement, rejetés des listes car la nouvelle mesure ne permet pas l’acquisition dans deux gouvernorats ou plus. Que faire, alors, pour ces postulants réguliers et « légaux » qui attendent depuis une éternité et qui ont tout sacrifié pour se procurer, un jour, leur propre terrain ? Comment l’AFH peut-elle les ignorer comme s’ils avaient enfreint les règles alors qu’ils n’ont fait que se soumettre aux dispositions existantes depuis des années ? Il s’agit, là, d’un dossier important que l’AFH doit traiter avec sagesse et logique car, après tout, on ne peut pas mettre hors-liste ceux qui ont respecté la loi.

K.Z.

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