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Edito : Chèque parlementaire sans provision ! - Par Kamel ZAIEM

La controverse continue à propos de la nouvelle loi sur les chèques. Beaucoup de secteurs ont émis des réserves sur cette initiative car ils seront durement touchés dans un contexte économique déjà difficile. Certains experts s’interrogent même sur le fait d’imposer une nouvelle loi sans avoir préparé d’alternatives aux anciennes pratiques. C’est dire que cette initiative, initiée et imposée par des parlementaires et non des économistes, continue à diviser et surtout à inquiéter l’opinion publique.

Généralement, lorsqu’on procède à un changement aussi important des pratiques courantes en matière de financement, on doit absolument tenir compte des conséquences négatives de cette initiative et préparer le terrain pour de tels changements en créant des alternatives avant de tout mettre en exécution. Or, cette nouvelle loi sur les chèques ne semble pas respecter cette logique car elle est entrée en application alors que rien n’a été entrepris pour offrir de nouvelles solutions et alternatives. Du coup, les effets négatifs commencent à toucher les personnes physiques, mais ils n’ont pas tardé à inquiéter  un nombre considérable de petites et moyennes structures entrepreneuriales, commerce, sociétés de distribution, artisans, cliniques privées, agences de voyages et autres composantes du tissu économique du pays.

Ceux qui ont décidé de lancer, voire même d’imposer cette nouvelle loi qui ne fait pas l’unanimité même au sein du Parlement qui l’a adoptée, ont-ils pris en considération les dégâts immédiats de cette mesure ? A priori, il y a eu une certaine précipitation dans la prise de position et même dans la manière puisqu’on a ignoré d’impliquer les experts économiques dans une aussi importante réforme afin d’éviter de graves conséquences. L’ARP est censée, avant tout, servir les intérêts du peuple, or avec une telle initiative, l’effet est quasiment contraire puisque la nouvelle loi, ainsi appliquée, sans alternatives ni larges concertations, risque de mettre en péril des équilibres socioéconomiques déjà fragiles.

Il s’agit, là, d’un changement brutal, rapide et mal étudié de la part de nos parlementaires, et c’est là où réside le danger de cette nouvelle loi qui a été mise en application de manière très précipitée, de l’avis de la majorité des experts en économie et finances.

Aujourd’hui, face à une aussi inquiétante réalité, il faut avoir le courage de se rattraper et de faire preuve de sagesse au lieu d’opter pour la fuite en avant. Une loi n’a rien de sacré et peut être modifiée, reportée ou même annulée si l’intérêt du pays et de ses citoyens l’exige. Nous ne pouvons que respecter le Parlement et ses députés, mais lorsqu’une loi adoptée risque de causer d’énormes dégâts à plus d’un niveau, nous ne pouvons que s’opposer à ce chèque sans provision, ni assurance, émis par l’ARP !

K. Z.

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