Par Abir CHEMLI
Après avoir enterré sa fille, son épouse et son petit-fils, Wael, « cœur de lion » de la presse palestinienne et chef du bureau d'Al-Jazeera dans la bande de Gaza, a enterré aujourd’hui son aîné Hamza al-Dahdouh.
Décidément, notre confrère à Gaza, Wael Al-Dahdouh, n’a pas eu droit à un seul moment de répit ! Pas seulement sur le plan journalistique où il assure à une couverture médiatique irréprochable sous le feu et au milieu des flammes, mais sur le plan humain... C’est à croire qu’il est, ainsi que les siens, au viseur de l’entité sioniste laquelle s’acharne maladivement pour que les larmes de la famille Dahdouh ne sèchent pas et que ses blessures ne se referment jamais.
Wael, chef du bureau d'Al-Jazeera dans la bande de Gaza, a enterré aujourd’hui son aîné Hamza al-Dahdouh...
Il existe un vieil adage qui dit « qu’aucun parent ne devrait survivre à son enfant ». Le dicton tient toute sa rigueur de l’amertume ressentie suite à la perte d’un enfant. Que dire alors si l’on a perdu, son fils, son petit-fils et sa fille ? Que dire alors si cet enfant ne nous a pas quitté suite à une mort naturelle, ni même accidentelle, mais qu’il a bel et bien été visé, ciblé et sauvagement poursuivi et tué par une frappe israélienne malsaine ? Que dire alors si cet enfant « était tout pour nous » comme l’a si amèrement décrit M. Dahdouh à la chaîne de télévision Al-Jazeera!
Brave et digne Wael Dahdouh a ajouté « alors que nous sommes plein d’humanité, eux (Israëliens ndlr) sont remplis d’une haine meurtrière... J’espère que le sang de mon fils Hamza sera le dernier à couler pour les journalistes et les habitants de la lisière de Gaza », a-t-il espéré depuis l’hôpital où il étreignait la dépouille de son fils au milieu de ses proches et de nombre de collègues journalistes.
Dahdouh et sa famille n’étaient pas les seuls journalistes ciblés par Israël ! Durant ce dimanche, Moustafa Thouraya, un vidéaste pigiste collaborant avec l’AFP, décède aussi durant la même frappe qui a visé la voiture des deux jeunes hommes, portant ainsi à 109 le nombre de journalistes vilement assassinés depuis le 7 octobre. Les deux journalistes s’étaient rendus sur le lieu d’une frappe à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza. Ils ont été ciblés alors qu’ils étaient sur le chemin du retour. Rafah, notons-le, est un lieu qui abrite plusieurs dizaines de milliers de civills Palestiniens qui s'y sont réfugiés pour... être à l'abri! Sauf que Israël a beau pousser les habitants du Nord à quitter leurs foyers dévastés, elle continue de les pourchasser là où ils vont! Emparée par une folie meurtrière, l'armée sioniste a bombardé Rafah hier matin... On s'y rendant, Hamza semble avoir signé son arrêt de mort... Et Israël doit maintenant saliver et se frotter les mains en tuant deux journalistes supplémentaires!
Le bilan s’alourdit...encore
Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé, aujourd’hui, dimanche 7 janvier 2024, qu’au 93ème jour de cette agression barbare qui vise les civils palestiniens, « le bilan s’élevait à 22.835 martyrs ». Et rien que durant les dernières 24 heures, l’entité sioniste a commis « 12 massacres contre des familles. Ces derniers ont fait 113 martyrs et 250 blessés ». La même source a noté que le bilan des blessés a également haussé à "58 416 victimes", depuis le 7 octobre. Et ce, sans oublier la dévastation quotidienne des infrastructures, le terrible manque de denrées alimentaires, de médicaments et de matériels.
Une véritable crise humanitaire sans précédent frappe Gaza. D’ailleurs, cela fait des années que Gaza et toutes les places Palestiniennes, injustement occupées, souffrent de la barbarie israélienne quotidienne. Et c’est justement en guise de riposte aux multiples crimes odieux qui perdurent depuis des décennies contre les Palestiniens, leurs lieux saints, en l’occurrence la mosquée al-Aqsa, que les mouvements de la résistance islamique, avaient mené le combat du 7 octobre dernier, baptisée « Déluge d’Al-Aqsa », en franchissant le mur de séparation équipé de technologie de défense avancée. Une riposte tout à fait légitime si nous voyons déjà, de nos propres yeux, les hideux et odieux crimes perpétrés sans relâche contre tout un peuple dont la terre a été et est toujours injustement et avidement convoitée...
Toutes nos sincères condoléances à notre confrère Wael Dahdouh ainsi qu'à toutes les familles de nos confrères journalistes qui tombent en martyrs au vu et au su des communautés internationales des droits de l'Homme lesquelles se contentent de... mots, juste de mots... Fi!
Abir CHEMLI