contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Infrastructure sportive : Restaurer, pour mieux encadrer les jeunes…

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Le président de la République a réaffirmé, lors de sa rencontre, mardi dernier avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, la nécessité de restaurer l’infrastructure sportive. Quels sont les projets visés par ce projet et qu’en pensent les spécialistes? 

 

Depuis des années, le sport, en général, ne va pas bien sous nos cieux, et ce, pour moult raisons. Infrastructure vétuste, violence, corruption, clientélisme et incivilités diverses sont les traits distinctifs du sport en Tunisie. Chose à savoir dans la vie, la grandeur d’une nation se mesure à garantir à tous, l’accès à des activités sportives. Et mettre à la disposition des nouvelles générations, une infrastructure sportive où s’épanouissent et se développent la créativité, le talent, tous ces petits vertus qui forment au fur et à mesure des jeunes ingénieux et doués. Un des moyens d’extirper la frustration est sans doute le sport, disent les plus avertis. La nécessité de réhabiliter les infrastructures sportives et de loisirs abandonnés, ainsi que la mise en place d’un cadre législatif solide pour encadrer les structures sportives en Tunisie, telles, sont les recommandations du chef de l’Etat, Kaïs Saïed, au ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali, lors d’une rencontre datant du mardi dernier. Le cas du centre de villégiature et de camping d’El Habibia, construit à la fin des années 70 sur une superficie de 21 hectares et entouré d’un lac artificiel, ainsi que l’hôtel du golfe de Hammamet, qui faisait partie des meilleurs espaces pour les jeunes et les familles, et disposait de toutes les commodités, a été cité par le président de la République comme exemple de l’état de délabrement total dans lequel se trouve actuellement l’infrastructure sportive et de loisirs en Tunisie. De fait, pour les spécialistes, cet intérêt présidentiel pour les sites sportifs et de loisirs ne peut que rendre au sport tunisien son rayonnement. 

A cet effet, Jamel Guesmi, animateur sportif à radio Jawhara Fm, nous a indiqué: «Il est vraiment temps d’aborder ce dossier qui handicape le sport tunisien et contraint plusieurs clubs de renom à jouer loin de leurs bases. Je parle là des clubs tunisiens engagés dans des compétitions continentales et qui sont obligés de jouer au seul stade homologué par la Confédération africaine de football en l’occurrence le stade Hamadi Agrebi à Rades. Encore, faut-il aussi se pencher sur les abus ayant accompagné la restauration des stades de Sousse ou d’El Menzah pour comprendre comment nous en sommes arrivés là». Au-delà, par ailleurs, d’une simple restauration, le sport est, également, un outil pour mieux encadrer la jeunesse. Pour la majorité des spécialistes, cela ne peut se faire qu’en procédant à une réforme globale impliquant aussi bien le ministère de la Jeunesse et des Sports que les ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieure. Que faire, de fait, pour atteindre cet objectif? 

Réactions

Interrogé à ce sujet, le Coach-directeur régional à West Ham United à Londres, Adel Dridi, nous a confié: «Mieux vaut tard que jamais et cet intérêt présidentiel est de nature à faire bouger les choses dans le bon sens. Cela étant, les infrastructures sportives constituent un levier essentiel pour la mise en œuvre du droit à l’exercice du sport et un outil de choix pour la promotion de l’éducation sportive. Elles offrent aux élites nationales les conditions de réussite lors des différentes manifestations internationales. Et pour que cette élite brille sur la scène internationale, il faut lui donner les moyens nécessaires. Malheureusement, de nombreuses municipalités qui gèrent la majorité de l’infrastructure sportive en Tunisie, ne s’acquittent pas du rôle qui leur est imparti en matière d’entretien, en raison, notamment, de la modestie de leurs ressources humaines, financières et matérielles. Il s’en est suivi une dégradation de la situation de ces installations. Dans un autre registre, il faut repenser le temps scolaire de manière à permettre aux associations sportives d’harmoniser la formation sportive avec l’emploi du temps des élèves et des étudiants. Cela nécessite aussi une infrastructure sportive moderne et de l’argent. Aussi, il faut avoir des formateurs et des éducateurs spécialisés ont la mission est d’encadrer les jeunes dès l’âge de six ans. L’autre volet concerne le sport scolaire, qui est la première pépinière pour découvrir les talents en herbe. C’est, alors, avec une vision globale que nous pouvons atteindre cet objectif et rendre au sport son rayonnement».

M.B.S.M.

 

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869