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Sit-in ouvert décidé par 5 dirigeants de l’UGTT : La centrale syndicale face à son destin…

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI


Peut-être qu’il s’agit de la crise la plus grave que l’UGTT ait traversée dans son histoire avec la menace formulée par cinq de ses dirigeants d’observer un sit-in ouvert. Quel est l’impact de cette nouvelle escalade sur l’avenir de l’UGTT?


Selon une dépêche de l’agence officielle TAP, la crise au sein de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) est en train de s’aggraver avec l’annonce de cinq membres du bureau exécutif d’observer à partir du 25 décembre un sit-in ouvert au siège de l’organisation. De fait, ces membres jugent la direction actuelle, non seulement, dé-connectée des réalités de la base syndicale, mais illégale et putschiste. Cette action menée par Anouar Ben Gad-dour, Moneem Amira, Othman Jallouli, Taher Mezzi et Slaheddine Selmi fait suite à ce qu’ils décrivent comme une détérioration de la situation au sein de l’UGTT. Cette nouvelle escalade vient, en outre, aggraver la crise qui sévit depuis le Congrès de Sousse tenu en 2021, avec l’amendement de l’article 20 qui ouvre la voie aux actuels-anciens dirigeants vers un troisième mandat. Les membres contestataires de la Centrale syndicale organiseront une conférence de presse pour mettre en lumière ces problèmes et attirer l’attention des bases syndicales et du public sur la situation. La crise au sein de l’UGTT s’est intensifiée ces derniers mois, mettant en lumière des divisions pro-fondes au sein de cette organisation historique. Ces tensions se manifestent par des désaccords sur la direction à prendre, les priorités syndicales et la manière de gérer les relations avec le pouvoir. Quel est l’impact de cette nouvelle escalade sur l’avenir de l’UGTT?

Crise sans fin?
Interrogé à ce sujet, l’activiste Salem Chérif nous a confié: «A force de reporter l’examen de cette crise, le secré-taire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Tabboubi, et ses lieutenants sont pris à leur propre piège. Cela fait maintenant plus de deux ans que la crise sévit au sein de la Centrale syndicale et au lieu d’écouter la voix de la raison et trouver un consensus, Tabboubi a préféré la fuite en avant en fermant la porte à toute négociation avec l’opposition syndicale. De fait, aujourd’hui et avec l’annonce de ce sit in qui devrait être observé par cinq membres du bureau exécutif, le risque de voir l’organisation syndicale se diriger vers une explosion interne est plus que possible. C’est, alors, au secrétaire général, Noureddine Tabboubi, de mesurer la gravité de la situation et trouver une solution rapide à cette grave crise». Et d’ajouter: «Déjà que l’Union générale tunisienne du travail a perdu de son aura et de son prestige au sein même de sa base syndicale, le risque de voir, également, sa crédibilité se perdre au sein de l’opinion publique est bien réel. L’UGTT ne porte plus malheureusement son nom. Au lieu de l’Union, l’organisation syndicale est dans la désunion. Les divergences inhérentes au mode de gestion de la centrale syndicale sont bien visibles pour tout le monde, y compris le gouvernement qui n’entretient plus de bons rapports avec l’actuel bureau exécutif. Dons, nous sommes face à une crise multiple. Une crise de gestion, une crise de confiance et une crise de crédibilité. Ce sont là les trois ingrédients nécessaires pour faire exploser les partis politiques, les organisations les plus puissantes, d’où l’importance pour l’actuel secrétaire général, Noureddine Tabboubi, d’opter dans un premier temps pour un compromis et, ensuite, appeler à un congrès extraordinaire pour élire une nouvelle direction».

M. B. S. M.



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