Alors qu’un sommet de la Ligue arabe est prévu au Caire le 4 mars, l'Égypte et plusieurs pays arabes ont proposé une ébauche de plan de reconstruction de la bande de Gaza. Alternatif au plan de Donal Trump, celui-ci s'étale sur cinq ans et prévoit une gouvernance excluant le Hamas ainsi que l'Autorité palestinienne.
Alors qu’un sommet de la Ligue arabe aura lieu au Caire le 4 mars, l'Égypte et plusieurs pays arabes ont proposé une ébauche de plan de reconstruction de la bande de Gaza.
Des représentants de haut rang des pays du Golfe, d’Égypte et de Jordanie se sont retrouvés vendredi 21 février à Riyad, invités par le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman (MBS), afin d'examiner une proposition égyptienne de reconstruction de Gaza.
Cette réunion illustre la volonté d’afficher une opposition unifiée contre le projet de transformer l’enclave en “Riviera du Moyen-Orient”, une idée du président américain Donald Trump. La proposition sera soumise le 4 mars prochain au Caire, lors d’un sommet d’urgence organisé par les pays de la Ligue arabe.
Révélé par le quotidien émirati The National et s'étalant sur cinq ans, le plan égyptien prévoit notamment une future gouvernance de la bande de Gaza qui exclut radicalement le Hamas.
Trois zones humanitaires
Caravanes, tentes et services essentiels… Dans un premier temps, des zones sûres seraient aménagées pour reloger temporairement les Gazaouis sinistrés et restaurer des services essentiels. Une source égyptienne a, quant à elle, confié à la BBC que le plan égyptien serait axé sur la division de la bande de Gaza en trois zones humanitaires, avec la fourniture des besoins de base tels que l'eau et l'électricité.
La reconstruction des bâtiments, qui devrait s’étaler sur cinq ans, interviendrait ensuite, parallèlement à l'enlèvement des décombres causés par la guerre. Les responsables égyptiens prévoient d’organiser une conférence internationale pour effectuer une levée de fonds, en provenance des bailleurs internationaux.
Des maires et chefs de clans locaux
Le processus politique du projet égyptien esquisse une solution à deux États. L’Égypte prévoit la création d'une agence palestinienne indépendante, dont les membres, des fonctionnaires bénéficiant du soutien de toutes les factions palestiniennes, devront coordonner la reconstruction.
Enfin, un comité palestinien de 15 personnes sera mis en place pour superviser les affaires quotidiennes de Gaza après la guerre. Il n'inclura pas de représentants du Hamas ou de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, et sera orchestré par des chefs de clans locaux et des maires.
Tandis que Donald Trump a affirmé, début février, vouloir placer la bande de Gaza sous contrôle américain et déplacer 2 millions de Gazaouis hors de l’enclave, cette contre-proposition apparaît comme une position unifiée face à l’administration Trump. De son côté, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio a laissé entendre que les États-Unis étaient ouverts à des propositions alternatives. "Si les pays arabes ont un meilleur plan, c'est très bien", a-t-il déclaré sur une radio américaine mi-février avant d'entamer une tournée diplomatique au Moyen-Orient.