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Syrie : L’arsenal militaire détruit par les bombardements israéliens

Depuis la chute annoncée de Bachar el-Assad, Israël mène une intense campagne de bombardements aériens sur la Syrie. Son armée a indiqué avoir mené environ 480 frappes au cours des dernières 48 heures sur des navires, des stocks de munitions et des sites de production d'armes. Les données en sources ouvertes, analysées par la cellule Info Vérif de RFI, montrent comment les forces israéliennes ciblent méthodiquement les capacités militaires stratégiques de l’ancien régime.  

Parmi les centaines de raids menées par Israël sur le sol syrien ces dernières heures, plusieurs sources locales de sécurité ont confirmé des attaques sur le port de Lattaquié, donnant sur la mer Méditerranée. Des installations de défense aérienne ont été détruites, ainsi qu’une bonne partie de la flotte de la marine syrienne. Les images disponibles en ligne montrent, en effet, que des navires de guerre ont bien été ciblés par les bombardements.

Plusieurs bâtiments de la classe Osa II, des patrouilleurs lance-missiles, amarrés dans la zone militaire du port, ont été directement touchés. La Syrie dispose d’une dizaine de ces navires, transférés par l’ex-URSS entre 1978 et 1985. Grâce à l’analyse des images satellites entre 2020 et 2024, on sait qu’au moins trois de ces bateaux étaient récemment fonctionnels.

Les images apparues après la frappe montrent que les cinq navires ont été totalement détruits. D’après des journalistes de l’Agence France Presse (AFP) présents sur place, une dizaine de bateaux de guerre ont, au total, été endommagés après ces frappes imputées à l'aviation israélienne. Un employé civil du port, a déclaré à l'AFP avoir entendu « des bruits étranges dans la nuit qui ont duré longtemps ».

La fin de la défense aérienne syrienne

Dès le 8 décembre, Israël a mené plusieurs attaques ciblées contre des bases syriennes abandonnées par les derniers fidèles du président déchu, Bachar el-Assad. La base aérienne de Khalkhala, au nord de la ville de Soueïda, a fait l’objet de bombardements, tout comme l’aéroport militaire de Mezzah et ses dépôts d’armements. Des responsables israéliens ont exprimé des inquiétudes quant au fait que des armes chimiques et d'autres munitions, que la Syrie a conservées, pourraient tomber entre les mains des rebelles islamistes qui ont pris le pouvoir.

Pour rappel, depuis 2011, l’armée de l’air israélienne a mené des centaines de frappes contre des cibles en Syrie. Mais c’est la première fois qu’elles sont si intenses et visent autant de cibles qui ne constituent pas une menace immédiate et directe pour Israël. Dans la nuit du lundi au mardi 10 décembre, Israël a poursuivi son entreprise de destruction, donnant le coup de grâce à une armée qui fut longtemps la fierté du monde arabe, et dont certaines institutions militaires reprennent encore les codes et les symboles du panarabisme.

Sans la protection des Russes, l’armée israélienne n’a pas eu beaucoup de difficulté à en finir avec la défense aérienne syrienne. Les missiles sol-airs performants, livrés ces dernières années par Moscou, ont été visés en priorité, garantissant la liberté d’action de la chasse israélienne dans le ciel syrien.

Des hélicoptères Gazelle détruits

Ce lundi 9 décembre, lorsque les rebelles ont marché sur la base aérienne de Mezzeh, plusieurs hélicoptères prêts à l’emploi ont été photographiés, notamment quelques appareils Gazelle achetés à la France dans les années mille-neuf-cent-quatre-vingts.

Ces rares machines ont survécu après plus de treize années de guerre civile. Quelques heures après la publication de ces clichés, ces appareils ont été détruits.

La Syrie avait acheté plusieurs hélicoptères Gazelle à la France entre 1970 et 1980.

Dans un recoin de cette base aérienne située près de Damas, plusieurs batteries anti-aériennes Buk ont été visées. Toutefois, une analyse minutieuse des photographies disponibles semble indiquer que ces lanceurs étaient dépourvus de leurs missiles. Nous avons pu géolocaliser ces frappes. En jouant sur le contraste d’une image, nous sommes parvenus à faire apparaitre l’une de ces batteries sol-air, dissimulée sous un vieux hangar. Là encore, les quatre missiles sont absents.

Ailleurs dans le pays, des stocks de munitions ont été visés, notamment l’un à Qamishli à la frontière turque, sans que l’on puisse clairement établir qui était à l’origine de la frappe.

Plusieurs comptes, particulièrement proches de l’Iran, évoquent aussi la destruction des escadrons de Mig-29 de l’armée syrienne. Ces appareils, remis en état grâce à l’assistance russe, ont constitué, ces dernières années, l’épine dorsale de la force aérienne syrienne. Cela étant, une seule vidéo censée montrer les dégâts survenus sur la base d'Al-Suwayda a été publiée

 

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