Inondations dévastatrices en Libye
Entre le 4 et le 7 septembre 2023, le sud de l’Europe subit l’impact du cyclone subtropical Daniel. Plusieurs pays sont affectés, comme la France, la Grèce, la Turquie et la Bulgarie, mais les conséquences sont plus graves de l’autre côté de la Méditerranée.
Le 10 septembre, plus de 400 millimètres de pluie s’abattent sur la Libye en moins de 24 heures, un record. La tempête est telle que deux barrages sur l’oued Derna, qui relie des montagnes à la Méditerranée, cèdent. Il s’agit de ceux d’Abou Mansour et d’al-Bilad, situés respectivement à 13 et 1 km de la ville côtière de Derna. C’est elle qui subit les pires conséquences. Inondations et coulées de boue dévastent cette agglomération d’environ 100 000 habitants. Il s’agirait de la deuxième rupture de barrage la plus meurtrière de l’histoire, derrière une autre survenue en Chine en 1975. Une semaine plus tard, les Nations unies évaluent à environ 11 000 le nombre de morts et à 10 000 celui des disparus. On parle aussi de 250 000 personnes touchées dans la région. Les chiffres sont contestés, les recherches se poursuivant pour retrouver des disparus. Il y a tellement de décès que des cadavres sont enterrés dans des fosses communes. Le climat est pointé du doigt pour cette catastrophe, mais les autorités sont également blâmées. Dès 1998, des fissures auraient été identifiées dans les deux barrages, dont la création remonte aux années 1970. Les réfections sont cependant reportées, tant sous le régime de Mouammar Kadhafi, que sous ceux suivant le renversement de 2011. Une situation à laquelle l’instabilité politique de la Libye n’est pas étrangère.