Le secteur de l’économie culturelle est un concept relativement nouveau. Plusieurs acteurs tunisiens se positionnent depuis quelques années sur ce secteur qui est considéré mondialement comme un véritable levier de développement économique, social et humain.
On commence à voir, en Tunisie, le début d’une structuration des acteurs de ce secteur et une prise de conscience timide du potentiel économique qu’il représente.
Dynamique de croissance
Au-delà des impacts civilisationnels et sociaux, l’économie culturelle est un levier de croissance important, déjà exploité par de nombreux pays et de nombreux groupes industriels. Elle est parfois considérée comme étant l’économie quaternaire dans certaines économies nationales. A l’échelle internationale, elle pèse environ 2250 milliards de dollars américains, représentant ainsi 3% du PIB mondial et dépassant l’économie des télécoms ($ 1 570 milliards).
Elle génère 29,5 millions d’emplois dans le monde entier, soit 1% de la population active mondiale.
De plus, des nations ont mis l’accent sur l’économie culturelle pour qu’elle fasse partie intégrante de leur économie locale. Par exemple, 9% du PIB de la Corée du Sud est issu de l’économie créative. En revanche, la part de l’économie culturelle en Afrique et au Moyen-Orient est encore trop faible par rapport au potentiel qu’elle représente. En effet, elle ne représente que 3% de l’économie créative mondiale.
Défis et opportunités
La Tunisie hérite des mêmes caractéristiques des régions Afrique et Moyen-Orient ce qui a poussé plusieurs acteurs à vouloir explorer son potentiel. Malgré une contribution estimée à 0,6% du PIB, plusieurs acteurs tunisiens de la créativité ont profité des transformations sociales et culturelles apparues après 2011.
Par ailleurs, l’engouement des Tunisiens pour les produits culturels, ainsi que la richesse de l’artisanat du pays, ne laissent aucun doute sur le potentiel de production et de consommation pour les industries culturelles et créatives.
Mais les acteurs de ce secteur, privé comme public, rencontrent des obstacles nombreux et divers à leur bon développement. Ces obstacles se manifestent de différentes façons. Les canaux de distribution, notamment les infrastructures dédiées à la culture sont insuffisantes. Le déficit de formations spécifiques et de lieux de création ainsi que le faible nombre d’activités créatives dans l’éducation représentent un frein à la créativité.
Toutefois, l’économie culturelle a un potentiel énorme pour l’économie tunisienne, notamment en termes de création d’emplois. Elle pourrait représenter un important vecteur de réduction des disparités régionales et économiques. La Tunisie est l’un des pays de la Méditerranée qui possède le plus de ressources sous-exploitées, à ce titre.
Globalement, tous ces enjeux, défis, mais aussi opportunités, dépendent de domaines et d’acteurs si divers, que l’économie culturelle ne peut aujourd’hui plus dépendre de quelques institutions seulement mais doit faire l’objet d’une stratégie nationale holistique.