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Elle aurait généré près de 300 millions de dinars au mois de novembre : L’huile d’olive tunisienne perd plus de 20% de son prix à l’exportation

Par Hassan GHEDIRI

Doublement pénalisée par la domination du vrac et par la chute des cours internationaux, l’huile d’olive tunisienne s’offre à un prix moyen de 20 mille dinars la tonne… 

Les importateurs espagnoles et italiens d’huile d’olive tunisienne qui payaient, l’année dernière l’équivalent de 24 dinars le kilogramme sont en train de profiter d’une remise de 20%. C’est en effet, le rabais moyen qui s’applique systématiquement à toutes les ventes effectuées au cours du mois de novembre, durant lequel la Tunisie a exporté 14,8 mille tonnes. En attendant qu’elles atteignent la vitesse de croisière à partir de début 2025, les exportations de l’huile d’olive qui se font malheur sèment à plus de 90% en vrac, ont généré des revenus de l’ordre de 281,2 millions de dinars et ce d’après les chiffres datant du 30 novembre dernier. Selon les décomptes établis par l’Observatoire nationale de l’agriculture sur la base des données fournies par les services de la douane, les exportations font état d’une hausse en volume de 47% contre une hausse de 16,7% en termes de valeur par rapport au même mois de l’année 2023. Le prix moyen enregistré a en effet baissé de 20,7% soit 19,02 DT/kg contre 23,97 DT/kg enregistré au cours du mois de novembre 2023.

L’Espagne et l’Italie continuent par ailleurs à être les deux principales destinations vers lesquelles s’exporte quasiment 60% de notre huile. Le Péninsule Ibérique et la botte italienne se partagent respectivement 33% et 29% de l’huile tunisienne écoulée à l’étranger. Les importateurs dans ces deux plus grands producteurs d’huile d’olive mondiaux se disputent l’huile tunisienne expédiée en vrac, pour l’emballer et le réexporter sous leurs propres marques. L’exportation de plus de 90% de l’huile d’olive en vrac représente en effet un manque à gagner colossal pour la Tunisie qui pouvait s’estimer à des centaines de millions de dinars qui vont dans la poche des importateurs européens.

L’Etat qui a pris des dispositions exceptionnelles à l’occasion de la nouvelle campagne de 2024/2025 en vue de soutenir les oléiculteurs tunisiens confrontés à une baisse considérable des prix, n’a prévu aucune mesure destinée à promouvoir le conditionnement de l’huile destinée à l’export. Il semble que c’est sur le vrac que l’on continue à miser. C’est du moins ce que laisse comprendre les autorités en annonçant qu’à compter du 1er janvier prochain, les exportateurs privés peuvent accéder au quota annuel de l’Union européenne pour l’huile d’olive en vrac. Deux autres actions dédiées aux exportateurs concernent la suppression des autorisations préalables et la mise en œuvre d’un programme, l’exploration de nouveaux marchés internationaux. 

Quant à l’essentiel des mesures engagées, depuis début décembre, elles visent principalement à stabiliser le marché et à préserver la compétitivité de la filière dans un contexte de baisse des prix. L’Office National de l’Huile (ONH) avait ainsi mis en œuvre un programme spécial d’achat, auprès des producteurs, afin de préserver les marges au niveau des standards locaux et internationaux. L’intervention de l’ONH consiste également à augmenter les capacités de stockage en consacrant 80 mille tonnes aux producteurs en plus de la mise en place d’un mécanisme de subvention en faveur des opérateurs privés qui adhèrent au programme de stockage.     

H.G.

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