Les entreprises communautaires jouent un rôle crucial dans l'inclusion économique en Tunisie. Leur objectif principal est de promouvoir une répartition équitable des richesses par l'exercice collectif d'une activité économique, tout en répondant aux besoins spécifiques des différentes régions. Elles représentent un modèle de développement alternatif, basé sur un partenariat efficace entre l'État et les citoyens.
C’est dans ce contexte qu’un colloque international sur le thème « Les sociétés communautaires : un levier pour le développement durable et l’économie sociale et solidaire », s’est tenu les 18 et 19 décembre 2024, à l’initiative du Registre National des Entreprises (RNE) et en collaboration avec l’Université de Tunis El Manar (UTM)
Dynamique innovante
Des experts nationaux et internationaux en économie sociale et solidaire, ainsi que des spécialistes en droit économique, ont été conviés pour se réunir lors de cet événement afin de discuter de la notion d’économie sociale et solidaire (ESS), des sociétés communautaires et du crowdfunding, selon le RNE.
Au programme de ce colloque figure l’organisation de deux ateliers sur les thèmes suivants : « Le crowdfunding : Une technique de l’économie sociale et solidaire » et « Les sociétés communautaires au service de l’économie sociale et solidaire ».
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Choued, a déclaré lors de son intervention hier mercredi 18 courant au colloque que le décret sur les sociétés communautaires constitue une révolution législative et consacre un nouveau modèle alternatif de développement à travers lequel l'État consolide son rôle social.
Il a précisé que la promulgation d'un décret dédié au sociétés communautaires, malgré son importance, ne peut être envisagée que d’un point de vue juridique, car il s'agit de la mise en place d'un véritable projet de société dans lequel les valeurs de solidarité, de coopération et de solidarité sont consolidées tout en incarnant l'équilibre entre la rentabilité économique et les valeurs sociales.
Modèle alternatif de développement
Également, le ministre a souligné que l'Etat, depuis la promulgation du décret sur les sociétés communautaires, a déployé des efforts soutenus pour établir ce nouveau modèle de développement en mettant en place un secrétariat d'Etat en charge des sociétés communautaires depuis janvier 2024, qui a réussi à relever les défis administratifs et procédurales auxquels font face ces sociétés.
Sur un autre plan, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Emploi, chargée des sociétés communautaires, Hasna Jiballah a souligné que ces sociétés représentent une opportunité historique pour la Tunisie afin d’instaurer un modèle de développement économique durable, alliant aspects sociaux et solidaires.
Appui financier et réglementaire
Elle a rappelé la décision d’augmenter le montant du prêt de la Banque tunisienne de solidarité, votée au Parlement, qui sera mise en œuvre en 2025. Ce prêt, passant de 300.000 dinars à 1 million de dinars par entreprise, sera couvert par un mécanisme de garantie de 10 millions de dinars.
Elle a précisé en outre que le nombre d’entreprises communautaires légalement créées est de 124, dont 21 sont déjà opérationnelles. Elle a estimé que l’on pourrait atteindre 30 entreprises actives dans un futur proche.
Il est à noter qu’avec le soutien financier et réglementaire, les sociétés communautaires devraient pouvoir se développer davantage et créer de nouveaux emplois notamment pour les femmes et les jeunes. Cette création d'emplois est essentielle pour l'autonomisation économique de larges franges sociales, car elle leur permet de gagner leur propre revenu et de prendre part activement à la vie économique de leur communauté.
Par ailleurs, le modèle des entreprises communautaires, basé sur un partenariat entre l'État et les citoyens, encourage l'entrepreneuriat local. Avec le soutien financier et réglementaire annoncé par le gouvernement, ces entreprises devraient pouvoir se développer davantage et créer de nouveaux emplois.