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Etude - L’inclusion du secteur informel limite la marginalisation sociale

Dans un nouveau Policy Paper intitulé « Solutions aux défis de l'économie Informelle et de rue en Tunisie : entre problématique de recherche et enjeu socio-économique », l’Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) a présenté les résultats de plusieurs études socio-anthropologiques portant sur l'économie informelle et l’économie de rue en Tunisie, plus spécifiquement sur le Souk informel de la rue d'Espagne à la Capitale Tunis.

L’institut indique, dans ce contexte, que l'économie informelle joue un rôle significatif dans de nombreux pays en développement, offrant une alternative économique aux individus marginalisés, tout en créant plusieurs problèmes d’ordre légal, fiscal, sécuritaire et symbolique pour l’économie officielle et l’État essentiellement.

Institution économique

Les résultats de cette étude confirment l'idée que les personnes les plus précaires trouvent une solution à l'inégalité et à l’immobilité produites par un ordre politico-économique donné en s'engageant dans une mobilité spatiale et sociale.

Cela se réalise notamment par le biais de l'exode rural vers une proximité avec les ressources, les opportunités de travail et de production centralisées dans les grandes villes, par la transformation des liens primaires/de parenté et de la solidarité tribale en une forme d’institution économique, par la capacité de posséder et d’acquérir des zones et des territoires et de les exploiter en dehors de la loi, mais en se basant sur une hétéronomie tribale, voire anarchique.

De plus, cela se manifeste par la création de rapports spécifiques avec le pouvoir politique et institutionnel, ainsi que par l'appartenance à une nouvelle classe sociale, le Précariat : une classe formée par ceux qui disposent du moins de capitaux culturels et économiques, également connue sous le terme NEET, signifiant ni éducation, ni emploi, ni formation. Il s'agit d'une nouvelle classe qui n'attend rien de l’État et que ce dernier ne peut pas intégrer, une classe qui ne peut travailler que dans l’informel, voire qui gère l’informel.

Enjeux de l’inclusion

L'étude approfondie de l'économie informelle de l’IACE, à travers le prisme du Souk de la rue d'Espagne en Tunisie, met en lumière son rôle crucial comme réponse des individus marginalisés aux inégalités sociales et économiques. Les facteurs marquants de l'économie informelle (Précariat, Parenté, Proximité, Pouvoir, Possession Acquisitive) émergent comme des éléments clés contribuant à sa pérennité.

On souligne, ainsi, que cette réalité complexe, formalisée informellement par la solidarité tribale et la régulation étatique, met en avant la nécessité d'une régulation formelle. Face à la complexité de l'économie informelle, les solutions préconisées se veulent nuancées et progressives.

La transition d'une régulation informelle à une régulation formelle est essentielle, selon l’étude de l’IACE, pour résoudre les problèmes socio-économiques, urbains et sécuritaires inhérents. Les alternatives proposées visent à concilier les besoins des commerçants informels, des citoyens, et de l'environnement urbain.

Intégration ordonnée

De ce fait, en favorisant une intégration ordonnée, des droits d'accès sélectifs, une formalisation progressive, un contrôle administratif, et des horaires flexibles, l'objectif est de transformer l'économie informelle en une force économique régulée et respectueuse de son environnement.

En résumé, la gestion de l'économie de rue requiert une approche nuancée et progressive, alliant ordre public, respect des lois, et intégration dans le tissu économique global. La combinaison des droits, de la formalisation, du contrôle et de la flexibilité horaire offre une perspective prometteuse pour l'avenir de l'économie informelle dans nos rues.

Enfin, la transition vers une régulation formelle de l'économie informelle offre des solutions pragmatiques pour résoudre les problèmes sociaux, urbains et économiques générés par cette dynamique complexe.

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