Par Imen Abderrahmani
Après une éclipse de cinq ans, le Festival International du Film pour l’Enfance et la Jeunesse connu communément par FIFEJ est de retour. Une nouvelle édition, la 14ème est annoncée du 8 au 12 avril, comme toujours à Sousse, où le festival est né et grandi, contribuant à la naissance de plusieurs talents.
Le programme de cette édition de relance a été présenté, hier, lors d’une conférence de presse, organisée à la Cité de la culture, et donnée par le directeur du festival Aymen Jlili. Saluant les efforts menés par l’association du FIFEJ pour relancer le festival, le directeur du festival a fait savoir que cette édition comportera trois compétions, celle officielle des longs-métrages, celle officielle des courts-métrage (pour professionnels), et la compétition officielle des films courts des jeunes de moins de 30 ans, avec trois prix à la carte : la Perle d’Or, la Perle d’Argent et la Perle de bronze.
Dix films dont deux tunisiens sont au programme de la première compétition. Quant à la 2ème, neuf films seront en lice. S’agissant de la troisième compétition consacrée aux jeunes, qui constitue le cœur battant du festival et sa spécificité, elle verra la projection de 28 films. Au total : 22 pays sont présents à cette édition à travers leurs films.
La soirée d’ouverture sera marquée par la projection du film documentaire tunisien « Matula » de Abdallah Yahya qui a remporté lors des Journées cinématographiques de Carthage 2024, le Tanit de bronze.
S’agissant des films tunisiens qui figurent dans les deux premières compétitions, il s’agit de « La couleur du phosphate » de Ridha Tlili et « The bridge » de Walid Mattar, pour la compétition des longs-métrages et « Au bout des doigts » de Aïda Chamekh, « Ziwen » de Mamdouh Ben Abdelghaffar et « Tout est là » de Chaker Kalai.
Pour la compétition destinée aux jeunes âgés moins de 30 ans, le catalogue comporte « Breaking news » de Gaith Bey, « Wartezimmer » de Abdelhamid Bessi et Yasmine Ben Salah, « Hawwa » de Hela Bargaoui, « Diogène et le policier » de Abdallah Jeradi, « Guichet fermé » de Mokhtar Ben Jediane, « Jusqu’au bout de la ligne » de Cherifa Benouda, « Jeudi noir » de Ali Zreli, « Coulisse » de Baraa Ben Turkia.
La Palestine et la fête des martyrs : séances spéciales
Deux séances spéciales sont au programme de cette 14ème édition. La 1ère mettra en lumière le projet mené par le réalisateur palestinien Rashid Masharawi pour sauver les histoires de la bande de Gaza et pour donner aux jeunes cinéastes l’occasion de s’exprimer et de raconter leur quotidien. « De la ligne zéro » ainsi s’intitule ce projet qui propose 22 courts-métrages réalisés en 2024, témoignant des agressions brutales de l’occupation israélienne contre Gaza et ses habitants civils, depuis octobre 2024.
La 2ème séance spéciale est programmée dans le cadre de la commémoration du 87ème anniversaire des événements du 9 avril 1938 « Fête des martyrs » et elle offre à voir « La Fontaine » (Ennafoura), un film réalisé par Salma Baccar et où la cinéaste croise le documentaire et la fiction pour raconter la Tunisie.
Des projections des films pour enfants sont annoncées. Organisées en collaboration avec la Cinémathèque tunisienne, cette programmation spéciale propose trois films d’animation français pour enfants : « Sirocco » de Benoît Chieux, « Le pharaon, le sauvage et la princesse » de Michel Ocelot et « Le voyage du Prince » de Jean-François Laguionie et Xavier Picard.
Les projections auront lieu dans quatre espaces : le Théâtre municipal de Sousse, la Maison de la Culture de Kalaa Sghira, la Maison de la Culture de Hammam Sousse et la salle de cinéma itinérante « CinémaTdour » qui s’associe à l’évènement, proposant d’autres films pour enfants, sachant que Sousse est actuellement sans salle de cinéma.
L’art : le débat et la pratique
Côté débat, le comité d’organisation propose deux colloques ayant pour thèmes : « Vers un nouveau modèle éducatif – L’importance d’intégrer les arts et l’analyse de l’image cinématographique dans les curricula scolaires » et « Perspectives de partenariat entre l’ICESCO et la société civile cinématographique en Tunisie ».
Le festival profitera de quelques jours des vacances scolaires pour inviter les enfants et les jeunes à intégrer l’un de ces dix ateliers proposés, et qui sont une initiation à la création cinématographique. Ces ateliers se dérouleront les 4, 5, 6 et 9 avril prochain et permettant aux participants d’affûter leurs talents et même de monter leurs premiers films.
Des étudiants des Instituts d’audio-visuel et des Ecoles des Beaux-arts de Kairouan, Sousse et Nabeul seront également invités pour participer à ces ateliers.
Crée en 1991, pour être une plateforme de présentation et de promotion des films pour l’enfance et la jeunesse dans le monde arabe, le FIFEJ a été comme le Festival de Kélibia FIFAK, l’un des passages obligés pour les jeunes cinéastes tunisiens. Reporté lors de ces cinq dernières années à plusieurs reprises, pour différentes raisons, le festival est de retour, au grand bonheur des cinéastes et surtout du public.
I.A.