Le Centre culturel international de Hammamet commémore aujourd’hui la mémoire de l’esthète roumain George Sebastian Ghika, l’homme qui a été derrière la construction de Villa Sebastian et qu’on lui doit ce joyau architectural, aujourd’hui pilier de la scène artistique et culturelle nationale.
Vous connaissez tous ou presque le Centre culturel international de Hammamet. Un bon nombre parmi vous a certes assisté à l’une des expositions, projections, rencontres-débats et même concerts d’opéra qu’accueille très souvent Dar Sebastian, cœur battant du Centre culturel international de Hammamet, avec son architecture typique et ses vues donnant sur les beaux jardins aménagés et plantés avec soin depuis déjà des longues décennies.
Au-delà de ces murs en blanc immaculé qui laisse pénétrer et refléter la lumière naturelle, il y a toute une histoire, un rêve, une vision esthétique… Il y a un homme : le Roumain George Sebastian Ghika qui débarque à Hammamet et décide de construire sa maison.
L’histoire des lieux qui continuent à faire rêver les artistes et la mémoire de cet homme seront aujourd’hui célébrées à Hammamet, au Centre culturel international de Hammamet, et ce à partir de 18h30. La cérémonie de commémoration du 50ème anniversaire de la disparition de l’esthète roumain George Sebastian Ghika sera marquée par la présence de l’ambassadeur de Roumanie en Tunisie Valentin-Ciprian Muntean. Un colloque ayant pour thème « La personnalité de George Sebastian Ghika et son rôle dans la culture tunisienne » est annoncé à cette occasion et il sera modéré par l’écrivaine, poétesse et chercheure en études culturelles Lia Faur.
La clôture de cette cérémonie de commémoration sera musicale avec une prestation musicale de Nelly Miricioiu, soprano roumaine, qui sera accompagnée au piano par le talentueux Mehdi Trabelsi.
L’événement est organisé en hommage à « l’édificateur de la Villa Sebastian, remarquable par sa vision de l’architecture vernaculaire, reconnu pour son engagement dans la vie culturelle et sociale de la Tunisie, sa mémoire est tout aussi importante pour les Roumains que pour les Tunisiens. Représentant de la vie culturelle de l’entre-deux-guerres, il a laissé des traces profondes sur la terre de la Tunisie, sans jamais oublier un instant la langue roumaine et sa descendance de la nombreuse famille princière des Ghika, répandue sur le territoire de la Roumanie », note le CCIH sur sa page.
Sebastian, cet amoureux de Hammamet
Roumain descendant de l’honorable famille princière Ghika, George Sebastian, charmé par Hammamet, décide de construire en 1927 sa maison de rêve, une villa somptueuse alliant tradition et modernité, situé pas loin de la mer, entouré de magnifiques jardins… Avec ces colonnades et terrasses blanches, et ces allées bien aménagées entre les cyprès, les oliviers, les orangers etc., la villa est un petit bijou.
La vie de George Sebastian est teintée de mystères. Mais, ce que racontent certaines sources que les plus belles années de George Sebastian ont été celles passées en Tunisie, à Hammamet…Ces mêmes sources affirment que nombreuses célébrités ont été des familiers du lieu, et elles ont séjourné chez les Sebastian telles qu’André Gide, Cocteau, Greta Garbo, Giacometti, Bernanos, Paul Klee… Mais, la vie n’est jamais un long fleuve tranquille… La belle demeure a été réquisitionnée pendant la 2ème guerre mondiale par le général allemand Rommel devenant son QG (quartier général)
Récupéré, Sebastian qui faisait des vas-et-viens entre les Etats-Unis et la Tunisie tentera après la guerre de rendre à la villa son éclat mais il finira par la revendre en 1962 au gouvernement tunisien qui en fera le Centre culturel que connaît tout le monde aujourd’hui.
Toujours s’agissant de Sebastian et de sa vie mystérieuse, nombreuses sources affirment que le peintre américain Porter Woodruff, ami de George Sebastian, qui a vécu quelques années à Hammamet est enterré dans le jardin de la Villa Sebastian. Décédé le 09 mars 1974 à Washington, la légende dit que ses cendres ont été dispersées dans les jardins de la villa qui a été le rêve de sa vie et où il a vécu ses plus belles années.
Imen Abderrahmani