Une soirée-marathon entièrement dédiée au quatrième art est au programme de la Cité de la culture. « La Nuit du théâtre à la Cité » se veut une célébration d’un riche répertoire tunisienne, d’une mémoire, d’un savoir-faire et d’une passion, organisée à l’occasion de la célébration à l’instar de la communauté théâtrale internationale de la Journée Mondiale du Théâtre le 27 mars 2024.
Lancée à l’initiative du Théâtre de l’Opéra de Tunis, cette soirée se déclinera en trois espaces de la Cité et elle débutera à partir de 21h00 pour se poursuivre jusqu’à 1h30. Les visiteurs pourront ainsi prendre un thé ou un café dans les nouveaux espaces commerciaux qui ont ouvert récemment leurs portes dans la médina et découvrir une palette de créations.
Le coup d’envoi de cette soirée spéciale riche en souvenirs et en émotions sera musical avec le duo Yuma. Le concert aura lieu à la Salle de l’opéra suite à la lecture du message de la Journée mondiale du Théâtre, ponctué d’un hommage à de grandes figures de la scène théâtrale tunisienne.
Le programme de cette nuit spéciale offre à voir au Théâtre des Jeunes Créateurs, à partir de 22h30, la pièce de théâtre tuniso-italienne « L’Albatros », dans une mise en scène de Chedly Arfaoui. Le même espace rouvrira ses portes à minuit trente pour accueillir la représentation « 11-14 », mise en scène de Moez Gdiri.
Entre temps, le Théâtre des régions accueillera à partir de 23h30 « Toxic Paradise » ou « Bakhara », mise en scène Sadak Trabelsi. Et pour une clôture en beauté avec un dailogue entre le 4ème art et le 7ème art, les programmateurs ont opté pour la projection du film « Jounoun » (2006), de Fadhel Jaïbi et ce à 01h30 à la Salle de cinéma Tahar Cheriaa.
Pour cette année, l’Institut international du Théâtre (ITI) a confié l’écriture du message de la Journée à Jon Fosse, l’auteur dramatique et romancier norvégien, lauréat du prix Nobel de littérature 2023. L’écrivain norvégien est ainsi le 62ème auteur du message dans l’histoire de cette Journée internationale annuelle (premier auteur le français Jean Cocteau en 1962). Il est reconnu pour son vaste corpus d'œuvres, comprenant des pièces de théâtre, des romans, des recueils de poésie, des essais, des livres pour enfants ainsi que des traductions.
« Mais l’art, le bon art, parvient à sa manière miraculeuse à unir le complètement unique et l’universel, oui, il parvient à faire en sorte que l’individu, l’étranger pourrait-on dire, soit universellement compris. Ainsi Il abolit les frontières entre les langues, les régions du monde et les pays. Ainsi, il rassemble non seulement ce qui caractérise chaque individu, mais aussi, dans un sens quelque peu différent, ce qui caractérise des groupes de personnes, par exemple les nations.
Et l’art ne le fait pas en rendant tout pareil, bien au contraire, mais en montrant la différence, oui, l’étranger. Dans tout bon art, il y a justement l'étranger, ce qu'on ne comprend pas tout à fait et pourtant qu’on comprend d'une manière ou d'une autre, l'énigmatique, pourrait-on dire, qui fascine et qui crée la transcendance, la transcendance que tout art doit contenir et qui à la fois doit nous guider » a-t-il écrit dans son message intitulé « L’art c’est la paix ».
Imen ABDERRAHMANI