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Au Rio : « Tous les autres s’appellent Ali » de Fassbinder

Le Ciné-club de Tunis propose le 6 mars à 18h00, au cinéma le Rio, « Tous les autres s’appellent Ali » de Rainer Werner Fassbinder. Un grand film de cette figure emblématique du cinéma allemand dont le sujet est toujours d’actualité.

 

Il n’est pas le 1er film de Rainer Werner Fassbinder. Il est son 19ème long-métrage et pourtant c’est grâce à ce film qu’il s’est fait un nom en dehors de l’Allemagne. Projeté à Cannes 1974, dans la compétition officielle, le film a remporté le prix FIPRESCI et le prix du jury œcuménique.

Sorti en 1974, le film aborde le sujet de l’immigré victime du racisme à travers l’histoire de Emmi et Ali. Les événements du film se déroulent dans les années 70, à Munich. La soixantaine, Emmi est veuve. Elle vit seule. Ses enfants ont fait leur vie, loin d’elle. Elle se sent un peu délaissée. Lors d’une nuit pluvieuse, fuyant la solitude, elle entre dans un café que fréquentent très souvent des travailleurs arabes après de longues journées de travail… La sexagénaire allemande fait la connaissance de Ali, un jeune mécanicien marocain qui partage un appartement avec cinq autres travailleurs immigrés. Elle l’invite chez elle. Amoureux l’un de l’autre, Ali lui a proposé le mariage malgré tant d’obstacles.  Leur amour déclenche une grande haine dans le quartier et même dans la ville. Emmi est rejetée par son entourage. Le couple doit faire face à toutes sortes d’humiliations racistes, de propos violents et discriminatoires… Avec le temps, la situation s’est apaisée, dans l’apparence, quand les voisins ont décidé de profiter de la conjoncture et de tirer profit du couple. Hypocrisie et racisme s’entremêlent dans les comportements des proches et des voisins et Emmi décide de profiter de la situation pour avoir la paix pour quelques temps. Ali voit les choses autrement. Le racisme et l’hypocrisie qui rythment son quotidien l’ont beaucoup fatigué. Petit à petit, Ali s’écarte d’elle et retourne à son ancienne maîtresse, Barbara, patronne du café où il a rencontré Emmi. Le film se clôture sur la scène de Ali inconscient dans un hôpital et Emmi pleurant à côté de lui.

« Tous les autres s’appellent Ali », qui a permis à Fassbinder d’être récompensé hors d’Allemagne, a également ouvert les portes devant l’actrice Brigitte Mira qui a joué le rôle de Emmi. Ancienne chanteuse d’opérette, populaire, le film lui vaut un large succès public et une reconnaissance internationale.

La projection de ce film au cinéma « Le Rio » sera une occasion non seulement pour discuter de la filmographie de Fassbinder mais aussi pour examiner son approche cinématographique de la question du racisme.

Imen.A.

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