Les Tunisiens sont-ils moins heureux et moins épanouis qu’avant ? Le rapport sur le bien-être et le bonheur dans le monde place la Tunisie à un rang relativement décevant avec un quotidien pas très gai. Faut-il croire à ce classement ? De toute façon, les spécialistes en la matière vont sûrement nous révéler les raisons qui nous empêchent de…nager dans le bonheur.
Pour revenir à ce classement, établi par le World Happiness Report 2025 et publié le 20 mars par l'ONU, notons que la Finlande conserve sa position de pays le plus heureux au monde, tandis que la Tunisie se classe au 113e rang.
Notre pays, avec un score de 4,8 sur 10, occupe la 113e place, juste derrière le Maroc (112e) et bien loin de l'Algérie, qui se hisse au 84e rang avec un score de 5,4.
Ce classement est établi à partir de six critères principaux : le PIB par habitant, le soutien social, l'espérance de vie en bonne santé, la liberté, la générosité et la perception de la corruption.
Il faut reconnaître que la Tunisie, victime d’une dizaine d’année d’« enfer » après 2011 qui ont coupé l’élan d’un pays mis sus sur orbite pour mieux avancer à tous les niveaux, peine à améliorer le bien-être de sa population avec les séquelles de cette sombre période, dont notamment le chômage des jeunes, l'instabilité économique persistante, les tensions sociales, la baisse du pouvoir d'achat et une perception élevée de la corruption qui semblent peser lourdement sur le moral des Tunisiens. Cette situation place le pays au quatrième rang maghrébin, juste devant la Mauritanie (114e).
Parmi les pays du Maghreb, l'Algérie se distingue en occupant la 84e place mondiale et la 3e position sur le continent africain. Pourtant, on voit chaque année les Algériens arriver par millions pour faire le plein de bonheur et pour profiter de meilleures conditions de détente en Tunisie et à bas prix par rapport à ce qu’ils paient chez eux.
A titre indicatif, la Tunisie était classée au 98e rang de ce rapport en 2016 et 102e en 2017. En 2018, elle a chuté à la 111e place.
D’après cette étude, le classement de l’Algérie devant ses deux voisins est logique. Le Maroc et la Tunisie, bien qu’étant dans la même région, enregistrent des scores de bonheur inférieurs. Au Maroc, la population exprime une forte perception des inégalités économiques, un facteur influençant négativement la satisfaction de vie. En Tunisie, les difficultés socio-économiques persistantes sont des éléments qui pèsent sur le moral des habitants.
Avec un tel classement, la Tunisie est appelée à se déployer encore plus pour se rattraper et pour rendre ses citoyens plus heureux. Et ce ne sont pas uniquement les facteurs économiques qui assurent ce bonheur. Ailleurs, on « enseigne » le bonheur aux élèves pour mieux adapter et orienter leur bien-être.
En effet, les écoles allemandes ont intégré un nouveau sujet dans leurs programmes : le Bonheur. Cette initiative innovante vise à enseigner aux élèves comment atteindre et maintenir un état de bien-être. Les élèves explorent ce qui rend l’amitié significative et, par extension, ce qui contribue au bonheur. En discutant des qualités d’une bonne relation amicale, les jeunes apprennent l’importance du respect, de la fiabilité et de la confiance.
Selon des spécialistes allemands qui ont encouragé cette initiative, ce cours aide les élèves à améliorer leur estime de soi, à trouver leur propre formule de bonheur, à apprécier les petites choses de la vie quotidienne et à gérer les effets négatifs des réseaux sociaux sur leur bien-être.
Verra-t-on, dès lors, le bonheur enseigné dans nos écoles ? A vrai dire, avec les balbutiements et les changements fréquents de politique d’enseignement, on en est encore très loin !
K.Z.