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Télévision tunisienne: « Oued El Bey » de Raouia Marmouch: Eclairages sur le bassin minier et ses militants

Par Imen Abderrahmani

 

De la fantasy historique, le feuilleton « Oued El Bey », malgré quelques critiques, mérite l’attention du spectateur pour l’histoire qu’il raconte et surtout pour ces excellents acteurs qui ne vous laissent pas indifférents.

 

Entre Gafsa et Tunis, se déroulent les évènements de « Oued El Bey », feuilleton diffusé sur la première chaîne tunisienne, en prime time, avec à l’affiche une pléiade d’acteurs chevronnés de différentes générations.

« Oued El Bey » qu’on traduit par « Le cours d’eau du Bey » est un grand et important quartier à Gafsa et où se déroule la majorité des évènements de ce feuilleton ou le fantastique ou l’imaginaire se croise avec le réel pour raconter la Tunisie d’avant-l’indépendance.

Critiqués par les Gafsiens pour la non-conformité du parler de certains acteurs avec le dialecte de Gafsa, critiqués par d’autres pour le travail des femmes dans les mines, jugé exagéré et irréel à l’époque, « Oued El Bey » est loin d’être un feuilleton historique dans le vrai sens du terme. S’inspirant des faits réels tels que la lutte des mineurs contre les autorités coloniales françaises, la lutte des Tunisiens de différentes classes sociales contre la colonisation pour l’indépendance, l’éducation des filles, le travail des femmes surtout dans les métiers réservés aux hommes comme les mines, le feuilleton est un beau récit, émouvant parfois, qui mérite d’être suivi…

Réalisée par la jeune et prometteuse réalisatrice RaouiaMarmouch, « Oued El Bey » apporte des éclairages sur le militantisme de la région du bassin minier et sa contribution dans le mouvement de libération nationale.

L’autre visage

Les décors bien étudiés qui rappellent cette époque, le feuilleton se démarque par cette poésie qui se dégage de ce jeu d’éclair-obscure qui ponctue certaines scènes même au cœur de la mine et du talent de nombreux acteurs qui ont porté l’histoire, réussissant à impliquer le téléspectateur. Parmi ces acteurs, nous citons Neji Kanawati qui a excellé dans le rôle de Souilah, un minier rebelle et syndicaliste, amoureux d’El Felha (Sawssen Maalej). Neji Kanawati sait bien séduire son spectateur par la justesse de son jeu et par les expressions très expressives de son visage.

Lauréat, lors des Journées théâtrales de Carthage, 2024, du prix du meilleur acteur, décerné par l’Union des artistes tunisiens, pour son rôle dans « Confessions » de Mohamed Ali Ben Said, Neji Kanawati a pu se distinguer, confirmant son talent du grand acteur au théâtre comme à la télé.

Mohamed Ali Tounsi, un autre acteur qui a réussi à imposer son talent dans le rôle de « Fadhel », jeune médecin, cultivé et syndicaliste. Captivant avec son jeu sincère, ce jeune acteur a su s’affirmer. Passant de la comédie (ses anciennes expériences théâtrales) au drame, Mohamed Ali Tounsi a bien traduit le tiraillement qu’a vécu les « intellectuels » à cette période-ci, qui travaillent et étudient dans des établissements contrôlés par les autorités coloniales françaises mais qui sont conscients de l’importance de lutter pour la liberté et pour l’indépendance.

Excellent casting

Aux côtés de Néji Kanawati et Mohamed Ali Tounsi, nombreux sont les acteurs qui se sont distingués tels que Yosra Massoudi dans le rôle de « Chiha », la belle et séductrice qui n’a en tête que devenir riche, Mohamed Hessine Grayaa dans le rôle du minier et syndicaliste, Mohamed Dahech dans le rôle de Daniel, cet exploitant français des mines qui s’est basé à Gafsa, Fareh Younsi dans le rôle de Hlala, ingénieur tunisien, originaire de Oued El Bey, au service de ses supérieurs français, Nedra Lamloum dans le rôle de la femme au foyer, cultivée et consciente de la conjoncture socio-politique… sans oublier également Sawssen Maalej, dans le rôle d’une jeune maman, syndicaliste qui travaille dans les mines, Wajiha Jendoubi, syndicaliste qui travaille dans les mines, Ali Khémiri dans le rôle du directeur d’un journal tunisien anti- colonial et Salah Jday dans le rôle de « Safi », un notable de Oued El Bey qui ne croit pas en l’importance de l’éducation surtout pour les filles et Latifa Gafsi qui est resté fidèle à son image de grande actrice. Mention spéciale au trio Salma Hobbi, Rabii Zammouri et Issam Abdennour qui a assuré la chanson du générique.

« Oued El Bey » aurait pu être meilleur, si les préparatifs ont commencé tôt. L’histoire est à suivre !

 

I.A.

 

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