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Editorial : Le monde arabe dans l'œil du cyclone...

Par Chokri BACCOUCHE

La chute du régime de Bachar al-Assad survenue dans des conditions le moins qu’on puisse dire obscures peut être assimilée, sans problème, à un tremblement de terre de forte intensité. Un véritable cataclysme dont l’onde de choc va inéluctablement se répercuter à travers tout le Moyen-Orient voire bien au-delà. Les conséquences de ce séisme se mesurent à l’aune d’un bouleversement géopolitique majeur qui se profile à l’horizon aux retombées potentiellement catastrophiques sur l’ensemble des pays de la région. Que s’est-il réellement passé? Pourquoi l’armée régulière syrienne, qui a pourtant tenu tête pendant plus de dix ans à une horde de mercenaires à la solde d’une bonne brassée de commanditaires et de sponsors étrangers, aussi bien arabes qu’occidentaux, s’est-elle effondrée aussi rapidement sans opposer, il faut le reconnaitre, une réelle résistance? Vraisemblablement, Bachar al Assad a été lâché par ses alliés. Et pour ne rien arranger les choses, son armée, affaiblie et sous-payée, a accusé le coup et n’a plus le moral de combattre. Selon les experts, dans les premières années de la guerre, les pertes humaines, les désertions et les refus de conscription avaient réduit d'environ de moitié les troupes, au départ fortes de quelque 300.000 soldats. Le rapatriement par le Hezbollah d’une bonne partie de ses combattants déployés en Syrie pour faire face à l’invasion israélienne du Liban a été également un facteur déterminant ayant précipité la chute brutale du régime syrien qui intervient après une offensive éclair des rebelles syriens menés par des islamistes radicaux.
Bachar al Assad est donc parti en exil forcé. Il a trouvé refuge vraisemblablement en Russie, selon des informations véhiculées par de nombreux médias. Qu’adviendra-t-il de la Syrie, un pays laminé par une effroyable guerre civile ayant fait plus de cinq cent mille morts et qui se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins? Difficile de prévoir dans l’immédiat ce qui pourrait survenir dans un futur proche, mais les scénarios les plus pessimistes sont désormais envisageables, et ce, pour des considérations objectives. On en a d’ailleurs un avant-goût révélateur: quelques heures après l’annonce du départ de Bachar al Assad, l’entité sioniste a dépêché illico son armée qui s’est emparée d’une zone frontalière située en territoire syrien. Cette invasion rapide donne la preuve formelle que le renversement du président syrien n’était pas du tout fortuit ou le fruit du hasard mais entre dans le cadre d’un vieux projet de déstabilisation à visées géopolitiques. Le régime syrien, qui a été sauvé in-extremis en 2011 grâce à l’intervention providentielle de la Russie et de l’Iran, était toujours dans le viseur de ceux qui cherchent à tout prix sa perte au premier chef desquels se trouvent les Etats-Unis et bien évidemment Israël ainsi que certains pays voisins. Les motivations des uns et des autres varient selon les centres d’intérêts. Dans le tas, il y a le pétrole bien évidemment ainsi que des ambitions géopolitiques. C’est le cas notamment de l’entité sioniste qui a désormais les coudées franches pour concrétiser son projet expansionniste du «Grand Israël», le vieux rêve faussement messianique qui a toujours habité les dirigeants sionistes.
La chute du régime de Bachar al Assad ouvre en fait la porte à l’incertitude la plus absolue malheureusement pour le peuple syrien qui n’est pas du tout, on le craint, au bout de ses peines, et pour cause ! Avec des islamistes radicaux potentiellement au pouvoir, il y a risque que le pays ne bascule dans une dictature théocratique de type talibane. Dans ce cas, bonjour les dégâts, car l’afghanisation de la Syrie ne sera plus une simple vue de l’esprit mais pourrait devenir une réalité palpable. Les pays arabes voisins seront d’ailleurs les hôtes d’honneur du futur banquet extrémiste organisé au cœur du monde arabe par les apôtres de l’anarchie constructive chère aux néoconservateurs U.S.  Ils auront ainsi l’occasion de découvrir à leurs dépens que la politique d’autruche qu’ils ont depuis toujours privilégiée est le chemin le plus court qui mène en réalité droit vers la chaise électrique avec pour seul bémol l’opportunité de choisir entre le courant alternatif ou le continu. C’est malheureux de le constater, mais c’est vraiment le cas de le dire…

C.B.



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