contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

L'éditorial Par Abir CHEMLI: Ce soir sur M6 : Attention où mettre les yeux et... la tête!

Par Abir CHEMLI

Ce soir, toutes les paires d'yeux des ennemis de la Tunisie vont être fixées sur les écrans pour l'enquête exclusive diffusée depuis l’Hexagone... Ennemis qui auraient l'eau à bouche ! Tous ceux dont le patriotisme bat de l'aile, se frotteraient les mains et auraient des papillons dans le ventre... Normal, ils sont réputés pleurer dans les jupons de l'Occident au moindre ''bobo'' quémandant de l’aide et appelant au secours. Mais que la poignée d'opposants intègres se détrompent : Ce soir, sur la chaîne française M6, ce n'est pas le régime de Saïed qu'on va flageller, mais tout un pays qui peine, avec ses moyens restreints, de sortir d'une époque sombre avec les moindres dégâts. C'est la Tunisie qu'on va sacrifier sur l'autel tentant, encore une fois, de l'égorger en étouffant toute tentative de la réanimer ou de lui redonner vie. Et ce, encore une fois, en prônant le vil prétexte de la sacro-sainte démocratie... Une démocratie aussi fallacieuse que mensongère qui nous a été tellement rabâchée le long des années 2011-2021. Une présumée démocratie qui ne nous a apporté au final qu’anarchie et chaos, qui nous a dépouillé de notre dignité et qui n’a rapporté au pays que ruine, destruction totale des rudiments les plus élémentaires de ce que peut représenter le prestige d’un Etat, avec au passage, un recul au niveau d'absolument tous les niveaux et tous les secteurs.

Décennie cauchemardesque
En l’espace de dix ans, la Tunisie, cette petite perle méditerranéenne en voie de développement et dont le peuple aspirait seulement à une vie plus libre et plus digne, s’est retrouvée massacrée, déchiquetée, divisée, gangrénée par la corruption et jetée dans les affres d’un gouffre sans fond où terrorisme, assassinats et marasmes d’un esprit de butin aussi moyenâgeux que revanchard, sont les maîtres mots.
La classe politique qui a émergé durant cette décennie noire, hormis quelques rares exceptions, n’a su offrir à la Tunisie que davantage de bouches affamées, davantage de disparité et une atmosphère générale de terreur, de terrorisme, de complots, de paupérisation, d’insécurité, de crime, de dettes et de révoltes à n'en jamais finir... Chaque janvier de chaque année que Dieu a fait depuis, se transformait en un label de révolte... Les citoyens patriotiques et avertis, voyant que leur pays va de mal en pis, sortaient par milliers crier de toutes leurs cordes leur ire contre cette classe d'opportunistes qui s’est emparée du pouvoir tels des sangsues qui collent à la peau.
Mais le navet de très bas étage jouait aux prolongations... Les plateaux de télévisions qui nous offraient des « dialogues politiques » pullulaient de vendus, le Parlement censé représenter le peuple fourmillait d’achetés... Et contrairement à l’image pseudo-démocratique qu’on nous véhiculait, les dessous étaient infects, immondes et nauséabondes... Les médias ne focalisaient plus que sur un seul son de cloche : « l’atmosphère soi-disant démocratique » ! Et ce, grâce à des dessous-de-table qu'ils encaissaient en nous vendant des scénarii normalisant avec le crime et les criminels...
Concrètement, le long de la décennie noire, les mosquées se sont transformés de lieux de piété à des lieux d’embrigadement où l’on ne prêche point la bonne parole, mais des discours haineux où  les assassinats sont commandités... Le Parlement a perdu tous ses titres de noblesse. Il s’est transformé en un ring où balourdise, goujaterie et décadence allaient de pair avec argent sale, dessous de table et clowneries ridicules ! Les attentats terroristes se sont succédés. L’accès à l’emploi se donnait seulement aux adeptes d’Ennahdha et compagnie. Les clés du pouvoir étaient détenues par ceux à même d’offrir une immensité d’argent sale aux politiciens. Les voix se faisaient acheter. Les lois se promulguaient selon la règle du plus offrants. Les médias étaient sous le férule de la corruption. Et qui refusent de se corrompre vivaient sous la menace et la terreur ! La justice était sous le joug des islamistes et des corrompus... La Tunisie en a été enlaidie, ensanglantée, croulant sous les dettes et incapable de restituer le moindre millime lui étant spolié ! Elle s’est transformée en une plate-forme pour le passage des traitres, en un nid de vautours où les montagnes servaient de refuge pour les sauvages et les terroristes...
Oui, notre terre a été maculée.... La situation était d’un chaos tel qu’il fallait espérer un miracle pour remédier à toute cette destruction massive âgée de dix longues années... Le seul bémol durant ce long cauchemar, ne fût que la liberté d’expression... Cependant, pour bien des bouches causeuses, l’expression rimait toujours avec dénigrement, diffamation, déformation des faits où l’acte de colporter des rumeurs s’est transformé en un sport national...  

Le tournant...
Un certain juillet 2021, et au moment où des Tunisiens enterraient leurs proches décédés suite à l’épidémie du coronavirus, au moment où une crise économique sans précédent a ravagé une large tranche de la société, au moment où des centaines de familles endeuillées pleuraient leurs disparus, au moment où des Tunisiens pauvres se nourrissaient des restes dénichés dans les bennes à ordure, Abdelhamid Jelassi, fidèle à la voracité de sa « tribu », maintient un discours exigeant davantage de « cash » pour les Nahdhaouis ! Insatiables, ils ne se seraient pas bien remplis les poches ! Comme si les multiples privilèges, les multiples postes et les chiffres à multiples zéros qu’ils ont encaissés jusque-là ne suffisaient pas ! Et ce fût la goutte qui a fait déborder le vase ! Une marée humaine a décidé de défier épidémie et contagion pour sortir déclarer sa grogne contre ces voraces gouvernants haïs et vomis.

Le Président de la République a écouté l’appel. Il a saisi le message au vol et n’a fait finalement que répondre favorablement à l’appel de son peuple. Et tout ce que le peuple voulait à ce moment-là, c’était d’être délivré de ces vautours qui, faute de mieux et faute de régime parlementaire, le gouvernaient contre sa volonté. En prenant les rênes du pouvoir, Kaïs Saïed a juste utilisé la carte légale dont il dispose : une procuration citoyenne, tant il est le seul politicien à avoir été directement élu par la majorité des Tunisiens.
En ouvrant la boite de Pandore, le Président a certainement dû trouver des horreurs ! Mais il ne fallait pas se faire d’illusions ! La logique imposait qu’il allait lui falloir du temps et une longue haleine pour déficeler le nœud, exorciser le démon et « décaper la crasse accumulée » ! Evidemment, ceux qui se sont engraissés grâce au pouvoir et ceux qui attendaient leur tour en se frottant les mains, n’allaient pas céder sans tiquer, ils n"allaient pas accepter de gaieté de cœur que ce soit Saïed qui réalise les demandes du peuple : à savoir la dissolution du Parlement et une grande opération de nettoyage.

Conscience
Les Tunisiens savaient que leur pays était gangréné par la corruption, que des pions ont été incrustés çà et là, que les cellules terroristes dormantes n’attendaient que d’éclater tels des bombes à retardement, que chaque secteur était miné, que les lobbies et autres traitres maintenaient le pays sous leur joug, que l’économie était en ruine, que la Tunisie est endettée jusqu’à l’os... crise à laquelle confinement sanitaire et guerre en Ukraine ont rajouté des couches!
Saïed a-t-il failli à ses devoirs ? Pas le moins du monde ! Il a retroussé les manches, faisant fi des voix râleuses qui répétaient la rengaine de pseudo-démocratie comme on chante à tue-tête, faisant fi de ceux qui rouspétaient prétendant un présumé retour de la dictature tant les arrestations se suivent, feignant oublier que ces arrestations sont et demeurent la requête d’un peuple qui réclame justice ! Concrètement, la Tunisie n’est pas encore rétablie, mais elle est en voie de rémission. Et nous savons que toute convalescence demande du temps et de la patience. Le chemin est encore long, mais le bilan prête à espoir. Le prestige de l’Etat se rétablit graduellement, mais sûrement. Les dettes sont en cours de remboursement. Les secteurs sont en train d’être nettoyés des pions, des traîtres et des corrompus. Le terrorisme a été bel et bien neutralisé et les criminels responsables défilent chaque jour devant les tribunaux. La justice se libère du joug nahdhaoui. Les corrompus et les corruptibles tremblent tels des plumes tombées du plein ciel ! Les lobbies se font graduellement démasquer et arrêter. La guerre est annoncée contre les spéculateurs et les évadés fiscaux. Le pays des droits est en train d’être bâti. La vie est toujours difficile, certes et elle coûte cher. Mais ceci est loin d'être l'unique cas de la Tunisie. La crise est mondiale et chaque pays y laisse des plumes, notamment en France, de là où on diffuse l'enquête...exclusive! Les rues ne se sont pas transformés en pavés paradisiaques, certes. Mais nous sommes sur le droit chemin. Et si dans le glossaire si restrictif des ignares et des suiveurs aveugles des diktats occidentaux, la dictature dont on parle est celle d’instaurer un Etat de droit, et que la démocratie rime avec chaos, terrorisme et corruption, il faudrait vraiment se réordonner les idées !

Nous n'avons pas besoin de tuteurs!
Alors, oui, ce soir, sur les écrans français, on parlera sûrement d'une révolution avortée, mais on n'évoquera sûrement pas les véritables raisons qui ont ruiné les rêves ô combien légitimes de ce peuple qui fût, quatorze années auparavant, assoiffés de liberté.
Oui ce soir, sur les écrans français, on parlera d'un présumé retour de la dictature pour le grand dam d'un peuple qu'on classe au second rang. Un peuple qu'on veut toujours, écrasé et docile sous les diktats d’un Occident qui a prouvé être démuni de tout humanisme et appauvri en matière des droits de l’Homme. Un peuple à qui on veut imposer de gré ou de force, son Président comme si l’on était des mineurs aui nécessitent toujours une approbation de tuteurs (colinisateurs)!  Mais, nul n’est capable de juger à notre place. Nous l'avons essayé...et nous l’avons payé. Seuls et très cher ! Bernés et dupés, car meurtris par un régime aussi totalitaire que corrompu, les Tunisiens ont mordu à l'hameçon un certain 14 janvier 2011 de ce qui nous fût présentée comme une démocratie. Un pur mensonge qui nous a été commercialisé pour de vils fins qui ne visaient au final qu’une mainmise sur les pays du prétendu printemps arabes. Car c'est un régime américano-islamiste et pro-sioniste dénué du moindre sentiment d'appartenance à ce pays qu'ils considèrent comme un butin, qui nous fut imposé pendant dix ans. Un régime qui mangeait dans la main de l’Occident consentant qu’on attaque nos frères et rendant la Tunisie en un premier pays exportateurs de terroristes et de jihadistes! Si c’est cette démocratie qu’on veut nous inculquer, non merci ! Nous ne sommes pas encore arrivés à bon port, mais nous y allons, doucement et sûrement. Et une chose est sûre : nous avons appris la leçon et savons désormais différencier l’ami de l’ennemi. Que celui qui respecte réellement les préceptes de la démocratie dans toute sa noblesse, nous jette la première pierre ! Fi !

A.C.
 

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869