Par Imen Abderrahmani
La réforme est toujours une question d'actualité. Un colloque international mettant au clair les idées du penseur tunisien Sulayman al-Hara’iri (1824- 1877) et racontant tout un mouvement est à l'affiche de Beït al-Hikma les 11 et 12 avril 2025.
Nombreux sont les penseurs et les réformateurs tunisiens qui ont tenté à leur époque le changement, s'opposant à tant de préjugés et de vieilles idées, voulant libérer la société de tant de chaînes. Le penseur tunisien Sulayman al-Hara’iri (Tunis, 1824 – Paris, 1877) est l'un des hommes qui ont essayé avec leurs écrits de faire évoluer la société tunisienne. Un diplôme de la Zitouna en poche, Sulayman al-Hara’iri a étudié l'arabe et le français, les sciences religieuses, la médecine, la physique et les mathématiques et s'est intéressé la traduction. Installé à Paris où il a enseigné l'arabe à l'Ecole des langues orientales et a assumé la direction du journal « Briggs Paris », Sulayman al-Hara’iri a marqué son époque.
Le colloque qu'abritera "Beït al Hikma" apportera des éclairages sur non seulement le parcours de ce réformateur mais aussi sur tout une époque.
"Sulayman al–Hara’iri et les pionniers du réformisme tunisien" ainsi s'intitule ce colloque international, organisé à l’occasion du 200ème anniversaire de la naissance de ce penseur par l’Académie "Beït al-Hikma", en partenariat avec Ksar Saïd, Palais des Lettres et des Arts et l’Organisation Mondiale islamique pour l’Education, les Sciences et la culture (ICESCO). Notons que la Chaire ICESCO « Ibn Khaldoun pour la culture et le patrimoine » au Centre des Arts, de la Culture et des Lettres à Ksar Said fait partie du Réseau de l’Organisation des Chaires Internationales de la Pensée, des Lettres et des Arts, lit-on sur le programme de ce colloque, publié sur le site de Beït al-Hikma.
Au total: cinq séances scientifiques rythmeront le programme du colloque qui sera marqué par la participation d’éminents penseurs et chercheurs tunisiens et étrangers parmi lesquels Mahmoud Ben Romdhane, président de l’Académie Beït al-Hikma, Abdelhamid Henia, chef du département des Sciences humaines et sociales à Beït al-Hikma.
Parmi les intervenants, nous citons: Faouzi Mahfoudh, Pierre Agéron, Noureddine Dougui, Mohamed Mahjoub, Zouhair Ben Youssef, Mahdi Abdeljaouad, Mahdi Abdeljaouad, Raja Ben Slama, Alain Messaoudi, Mounir Fendri, Ons Debbeche, Fadhel Bachraoui, Larbi Bouguerra, Amariya al-Hafnaoui, Ibrahim Jadla et Fethi Qasmi.
Focalisant sur le "Contexte réformiste du milieu du XXème siècle", cette première séance situera ce réformateur tunisien dans son époque, apportant des éclairages sur les contemporains de Sulayman al–Hara’iri.
Des traductions de ce penseur découvertes à la Bibliothèque universitaire des langues (Bulac et civilisations) à Paris, de ses travaux inédits et de ses œuvres traitera la 2ème séance scientifique.
Les rapports de ce penseur a étudié à Tunis et qui a vécu pour des longues années en France, avec le monde culturel, religieux et politique", de quelques polémiques qui se sont éclatées à l'époque et de la question de la renaissance parlera les conférenciers, mettant en lumière une vie riche en écrits et en combats.
Il est à noter que la Bibliothèque nationale tunisienne (BNT) a publié en 2023, en deux tomes, un ouvrage portant sur le parcours de ce premier journaliste et réformateur tunisien et signé par deux éminents chercheurs: Mahdi Abdeljaouad et Pierre Ageron.
Cet ouvrage, est préfacé par la professeure Raja Ben Slama et présenté par le professeur Zouheir Ben Youssef.
I.A.