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Tunisiens en situation irrégulière en Europe : Comment leur assurer une réintégration digne?

Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Même si certaines vidéos qui circulent depuis quelque temps sur la Toile sont anciennes, l’expulsion de Tunisiens en situation irrégulière dans certains pays européens devrait être prise avec beaucoup de sérieux par les autorités. Comment, justement, réintégrer économiquement ces compatriotes?

 

Pendant que certaines vidéos mettant en scène des Tunisiens refoulés d’Allemagne sont depuis quelques jours mises en ligne, les vérifications ont confirmé qu’il s’agit d’anciennes images remontant à 2017. Selon, par ailleurs, le site d’information «TSA», des étrangers établis en Europe, notamment ceux qui y séjournent en situation irrégulière, font face à une pression grandissante dans un contexte de montée de l’extrême droite et de son discours ouvertement antimigratoire. Justement, l’Allemagne, qui s’est longtemps distinguée des pays européens par sa politique migratoire généreuse, les choses changent. Le pays n’hésite plus à expulser les étrangers sans-papiers, et de manière collective et forcée. En effet, des ressortissants tunisiens sont expulsés collectivement par avion vers la Tunisie.  L’Allemagne a procédé le 19 février dernier à une expulsion collective de ressortissants tunisiens par voie aérienne. Des avions décollent régulièrement de l’aéroport de Leipzig/Halle en Allemagne pour atterrir à l’aéroport d’Enfidha, en Tunisie, rapportent plusieurs médias.

L’opération de l’expulsion, bien qu’elle ait été effectuée «en toute discrétion», n’a pas échappé à l’œil vigilant de l’association «Deportation Alarm», organe du mouvement «Noborder Assembly», indique le média tunisien Business News.

L’organisation a confirmé que l’expulsion a bel et bien eu lieu le 19 février, sans pour autant préciser le nombre des ressortissants tunisiens éloignés qui ont été embarqués de force dans cet avion. L’opération a été notamment dénoncée sur les réseaux sociaux par Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui a rappelé que les expulsions forcées et collectives des étrangers constituent une démarche contraire aux conventions internationales. Que pourrait faire la Tunisie pour aider nos compatriotes à se réintégrer dans la société?

Alternative...

Interrogé à ce sujet, l’activiste Rached Mathlouthi nous a indiqué: «La Tunisie coopère avec l’OIM (Organisation mondiale de l’immigration) pour aider les Tunisiens qui ont choisi d’opter vers des retours volontaires. Les programmes d’aide au retour volontaire et à la réintégration de l’OIM s’inscrivent dans une approche holistique de la gestion des migrations. L’OIM offre la possibilité d’un retour et d’une réintégration en bon ordre et dans des conditions respectueuses de la dignité humaine à des migrants qui ne peuvent ou ne veulent rester dans le pays d’accueil et souhaitent retourner volontairement dans leur pays d’origine. 

Le programme de retour volontaire s’adresse à tous les migrants, qu’ils soient demandeurs de protection internationale, demandeurs déboutés ou migrants sans permis de séjour. Le retour est organisé depuis la Belgique jusqu’au pays d’origine et comprend les frais de transport ainsi qu’une assistance pour le bon déroulement du voyage, le tout dans la tranquillité et la discrétion.

Le programme inclut également, en fonction de la situation du migrant, une prime de départ et un soutien à la réintégration dans le pays d’origine. Ce dernier peut être utilisé pour développer un micro-business, louer ou rénover une habitation, rembourser des frais médicaux, etc.

Pour informer et accompagner les migrants dans le cadre d’un éventuel retour volontaire, Fedasil dispose de guichets à Bruxelles, Gand, Anvers, Liège et Charleroi. En outre, un large réseau d’organisations — services sociaux, ONG, communes, associations d’aide aux migrants — est également habilité à informer et à accompagner les migrants dans leur décision. Pour l’information aux demandeurs de protection internationale, des travailleurs sociaux ainsi que des conseillers en retour sont présents au sein des centres d’accueil». 

M.B.S.M.

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