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Le Cinéma Dar Kairouan accueille aujourd'hui ses premiers spectateurs

Par Imen Abderrahmani

 

Une salle de cinéma à Kairouan? Ce n'est jamais un poisson d'avril. Le Cinéma Dar Kairouan, une nouvelle salle qui vient enrichir l'infrastructure cinématographique nationale et dont les premières projections ont commencé aujourd'hui.

 

Située à la rue Khadraouine, à quelques mètres de la mosquée Okba Ibn Nafaâ, la salle "Cinéma Dar Kairouan" ouvre à partir d'aujourd'hui ses portails pour le grand public. Elle ouvrira ses portails devant tous les rêveurs, accueillant des générations de Kairouanais, assoiffés de cinéma.

Avec cette appellation qui résonne bien, en arabe ( et également dialecte tunisien) comme en français: le mot Dar en arabe signifie la maison avec toute sa charge sémantique et même émotionnelle alors qu'en français, il fait allusion à l'expression "d'art", Le Cinéma Dar Kairouan ne peut qu'être cet espace culturel d'échange libre, dans une ambiance familiale cool, autour d'un projet d'art, d'un film...

Venant comblant un vide, en l'absence d'une salle de cinéma, démarre aujourd'hui avec l'espoir de son équipe de la voir toujours rempli des spectateurs, surtout des jeunes.

Avec une capacité d'accueil de 120 sièges, la salle proposera quotidiennement deux séances de projections. 

Propriété de Hamadi Miraoui, la salle qui é été créée en 2004 a été à l'époque réservée aux activités à vocation touristique, même les "films" qui ont projetés à l'époque ont été pour la promotion du tourisme et de l'artisanat de la région. Fermée depuis 2011, suite au déclin du tourisme et surtout avec le net recul du nombre des touristes qui visitent le Kairouan, la salle retrouve un nouveau souffle. Des travaux de rénovation et d'aménagement ont été effectués. Des climatiseurs ont été installés pour le confort du spectateur, de nouveaux sièges ont été placés et un coin café a été créé à l'entrée pour stimuler les échanges avant et après les projections.

Visions et ambitions

Après quatorze ans de fermeture, la salle a accueilli cet après-midi, à partir de 15h00, ses premiers spectateurs. "Le projet a émergé d’un constat. Bien que la salle existait déjà, elle n’était pas adaptée pour l'accueil d'un programme cinématographique. Alors, il a été crucial d'engager quelques travaux permettant à la salle d'organiser des projections, d'accueillir des invités et surtout reconquérir les publics jeunes à travers non seulement les films mais des projets cinématographiques éducatifs" nous a déclaré Samer Trifi, directeur artistique de la salle. Ayant à son actif de nombreuses expériences théâtrales, il veille aujourd'hui sur la programmation du Cinéma Dar Kairouan et sur ses projets futurs.

"Nous voulons intégrer l’éducation aux images dans la programmation cinématographique et nous travaillons, parallèlement aux projections, à l’élaboration d’un catalogue d’ateliers permettant à chacun de comprendre le processus de fabrication d’un film, d’une image, d’un son à travers les métiers du cinéma. Avec cette salle et ces ateliers de courte durée, notre objectif est de sensibiliser le public et notamment les plus jeunes à la création cinématographique et les inciter à créer", précise-t-il, soulignant que des accords de partenariat avec les Délégations régionale de l'Education, et de l'Enseignement supérieur seront signés pour pouvoir organiser des projections spéciales pour les écoliers et les lycéens comme pour les étudiants.

"Nous proposons le dimanche dans la matinée une projection d'un film pour enfant, et nous espérons pouvoir organiser bientôt des séances de projections scolaires" ambitionne Samer Trifi.

Au programme

Pour les films du démarrage, d'aujourd'hui, le choix s'est porté sur deux films qui ont connu cette année un grand succès: "Aïcha" de Mehdi Barsaoui (Tunisie) et "Seeking haven for Mr. Rambo" (Egypte) de Khaled Mansour. Primés dans plusieurs festivals, notamment les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2024, ces deux films feront certes le bonheur des spectateurs kairouanais. Pour la politique de programmation, le directeur artistique Samer Trifi nous a précisé que le film tunisien est prioritaire et que bientôt le film "Le pont" de Walid Mattar figurera dans la programmation. "Il y aura plusieurs genres de films. Il y aura des documentaires, il y aura des films commerciaux...Nous restons ouverts à toutes les propositions et également à l'écoute de notre public. Pour nous ce qui compte est de créer ou recréer la cinéphilie à Kairouan", ajoute-t-il.

 

I.A.

 

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