Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
Retour à la case départ dans le secteur de l’éducation avec cette grève des enseignants suppléants observée hier et qui se poursuivra jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Comment le gouvernement va gérer cette nouvelle crise?
La Coordination nationale des enseignants suppléants a boycotté hier la reprise des cours après les vacances d’hiver et menace d’entamer une grève ouverte. En effet, les enseignants suppléants revendiquent le versement de leurs indemnités financières. Ils affirment qu’ils n’ont pas été payés depuis plus de trois mois. Selon Wafa Dellansi, coordinatrice nationale des enseignants suppléants, «cette action radicale résulte d’un sentiment d’injustice croissant parmi les enseignants concernés». Et d’ajouter: «Nous exigeons le versement immédiat des indemnités qui nous sont dues, ainsi que la régularisation de notre statut par la publication d’un décret réglementaire».
Dans les établissements scolaires et juste après la traditionnelle levée du drapeau, les enseignants suppléants ont boycotté les cours avant de notifier leur participation au mouvement de grève aux directeurs et surveillants généraux, annonçant leur intention de boycotter les cours jusqu’à satisfaction de leurs revendications. A cet égard, Faten, enseignante suppléante depuis 5 ans, nous a confié: «D’autres actions sont prévues par les grévistes comme des manifestations devant le siège du ministère de l’Education et du gouvernement. Il est temps que le gouvernement prenne au sérieux nos revendications et se penche sur ce dossier». La coordination a, par ailleurs, programmé plusieurs mouvements dont des sit-in qui se tiendront dans les délégations régionales afin de donner de la visibilité à leur mouvement et de mobiliser davantage de soutien. Une pétition accompagnée de signatures sera également transmise au ministère de l’Éducation, constituant une démarche formelle pour exiger une réponse concrète. En effet, Wafa Dellansi, coordinatrice nationale des enseignants suppléants, a indiqué que «ces actions visent non seulement à défendre nos droits, mais aussi à alerter l’opinion publique et les institutions sur nos conditions de travail précaires».
Inquiétudes...
Du côté des parents, c’est l’inquiétude qui commence à s’installer au vu de «l’impact de cette grève sur le fonctionnement des établissements scolaires qui pourrait s’avérer significatif, notamment dans les régions où les enseignants suppléants représentent une part importante du corps enseignant», peut-on lire dans une dépêche relayée par Webdo. En effet, le boycott des cours, combiné aux sit-in et aux manifestations prévus, risque de perturber sérieusement le rythme scolaire, au grand dam des élèves et de leurs familles. Nous avons posé, justement, la question à Mme Ahlem, parente, laquelle nous a confié: «Je suis obligée de prendre un congé pour assurer la garde de mes deux enfants. Mais, mes vraies craintes émanent des risques qui pèsent sur l’année scolaire d’autant qu’il s’agit d’une grève ouverte. De fait, j’espère que le gouvernement va trouver une solution afin de sauver l’année scolaire et permettre à nos enfants de suivre les cours dans de bonnes conditions». A noter, en outre, que les enseignants suppléants représentent un chiffre important qui est de l’ordre de 19.000. Mais ceux ayant effectué des remplacements d’une durée de plus de trois mois doivent, théoriquement, être intégrés au processus de recrutement… Ceci signifie que le chiffre total représente 8.000 enseignants qui doivent être titularisés d’office. Les besoins des établissements scolaires représentent, en outre, 6.000 emplois par an.
M.B.S.M.