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Les familles des disparus lancent un cri d'alarme

Lors d'une conférence de presse des familles des disparus d’El Hencha aujourd'hui, les parents ont estimé que l'État ne remplit pas son rôle dans le dossier de leurs fils et ont demandé à ce qu'on leur fournisse des informations sur leurs enfants.

 

À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières, la coalition des organisations et associations défendant le droit à la libre circulation a organisé une conférence de presse à laquelle ont assisté les familles des disparus de la délégation d’El Hencha pour rappeler l’affaire de leurs fils. Il convient de rappeler que 37 personnes ont été portées disparues en quittant les frontières maritimes le 10 janvier 2024.

Parmi les 37 personnes, il y’avait plus de 20 enfants, selon les déclarations du militant civique et politique d’El Hencha, Wissam Sghaier, au « Quotidien ». Sghaier a souligné que la demande principale des habitants de la région est d'obtenir des nouvelles de leurs chers. Et Il a ajouté qu'ils attendent qu'un responsable les rassure et qu'ils veulent savoir s'il y a eu des décès.

Le nombre croissant de mineurs parmi les disparus d’El Hencha prouve que le phénomène de l'immigration clandestine des adolescents se généralise dans tout le pays. Le pourcentage de mineurs parmi les Tunisiens arrivant sur les côtes italiennes est passé de 17% en 2022 à 26% en 2023, selon le porte-parole officiel du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux, Ramadan Ben Amor. Dans une déclaration au« Quotidien ».

Ben Amor a estimé que l'approche sécuritaire adoptée par l'État tunisien a réussi à empêcher les migrants de traverser. En citant que  plus de 48 000 migrants ont été empêchés d'atteindre les côtes italiennes depuis la Tunisie. Cependant, ce traitement a entraîné de graves crises, selon lui, au cours de l'année 2023. Crises qui se traduisent notamment par le nombre grandissant des blessés et disparus. De fait, plus de 1 300 victimes disparues au long des côtes tunisiennes ont été enregistrées. La situation humanitaire des migrants en Tunisie, en particulier des bloqués parmi eux est lamentable. Ben Amor a appelé l'État tunisien à revoir les itinéraires de collaboration avec l'Union européenne car ils les jugent "injustes et ont fait de la Tunisie un gardien de ses frontières". Il a souligné la nécessité de construire une politique nationale d'immigration qui garantit les droits et la dignité des migrants et "cela ne peut se faire que dans un contexte politique stable. Un contexte de sauvetage économique et social capable de restaurer l'espoir des Tunisiens", selon ses propos.

Quant à la création d'un système national pour suivre les dossiers des migrants disparus et vérifier leur situation, Ramadan Ben Amor a proposé la construction d'un cadre national basé sur l'expérience du comité chargé de rechercher les disparus, créé en 2015 et qui "était efficace au début mais malheureusement, la volonté politique, l'a empêché de se poursuivre". Il a proposé que ce projet national soit capable de rassembler les données, qu'il soit le seul responsable qui s'adresse aux familles et aux parties externes et à fournir un soutien psychologique et social aux familles des disparus.

Ramadan Ben Omar et Wissam Sghaier ont convenu que l'origine de l'augmentation du nombre de mineurs parmi les migrants illégaux est liée à une sorte de défaillance du système éducatif et à l'augmentation du taux de décrochage scolaire. Dans ce contexte, Sghaier a estimé que les expériences lancées pour tenter de réintégrer les décrocheurs, telles que « la deuxième chance », sont restées exemplaires. Il a également estimé que la version de la consultation nationale sur la réforme éducative n'était pas à la hauteur car elle traitait un "problème profond avec une approche superficielle" et il a préféré que l'État dessine des politiques sectorielles stratégiques et que les ministres successifs travaillent à fournir les moyens et les techniques appropriés pour atteindre les objectifs stratégiques définis de manière participative. Il a considéré que le problème était que "chaque ministre apporte son approche et que cela se termine par la fin de son mandat", ce qui empêche la réforme de l'éducation.

Khawla Riahi

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