Human Rights Watch et Médecins sans frontières ont ajouté jeudi 19 décembre leurs voix aux accusations imputant un génocide ou des actes de nature génocidaire à Israël pour sa conduite de la guerre à Gaza.
"Les autorités israéliennes ont délibérément créé des conditions de vie visant à causer la destruction d'une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l'enclave d'un accès adéquat à l'eau, ce qui a probablement causé des milliers de morts", écrit Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué accompagnant son enquête de plus de 200 pages.
"Ce faisant, les autorités israéliennes sont responsables du crime contre l'humanité d'extermination et d'actes de génocide", ajoute l'organisation internationale.
"Ce que nos équipes ont vu sur le terrain correspond à ce qu'un nombre croissant d'experts juridiques et d'organisations disent, à savoir que ce qui est en train de se passer à Gaza correspond à un génocide", a déclaré à l'AFP Christopher Lockyear, secrétaire général de Médecins sans frontières (MSF).
Christopher Lockyear s'exprimait à l'occasion de la publication d'un rapport d'une trentaine de pages sur Gaza notant que "les signes de nettoyage ethnique et la destruction en cours – incluant les massacres, les blessures physiques et psychologiques graves, les déplacements forcés et les conditions de vie impossibles pour les Palestiniens assiégés et bombardés – sont indéniables".
Le rapport documente notamment 41 attaques contre le personnel de MSF, incluant des frappes aériennes sur des établissements de santé et des tirs directs sur des convois humanitaires.
"La ligne de conduite présentée dans ce rapport, ainsi que des déclarations laissant penser que certains responsables israéliens visaient à anéantir les Palestiniens de Gaza, pourraient signaler une telle volonté", avance toutefois le rapport.
HRW rappelle que Yoav Gallant, alors ministre de la Défense d'Israël, avait ordonné un "siège complet" du territoire palestinien dès le 9 octobre 2023. "Il n'y aura pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de carburant", avait-il déclaré.
Yoav Gallant et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sont visés par des mandats d'arrêts de la Cour pénale internationale (CPI) émis fin novembre pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre à Gaza.