Alors que plus de 42 600 personnes ont été tuées à Gaza depuis un an, l’entité sioniste intensifie ses bombardements sur le territoire depuis le 6 octobre. En plus d’une double offensive contre le Nord, l’armée israélienne y impose un siège militaire total : aucune aide humanitaire n’y est entrée depuis le début du mois. Cela pour « empêcher le Hamas d’en reprendre le contrôle ». Mais ce sont les civils qui en payent le prix, comme témoigne une Gazaouie réfugiée dans le Sud, mais dont toute la famille est dans le nord de l’enclave.
« Mes proches dans le nord sont tous en train d’être exterminés », raconte la jeune mère de famille qui souhaite rester anonyme. Cela, car certains de ses proches sont détenus par l’armée israélienne. Originaire du nord de la bande de Gaza, elle a trouvé refuge avec ses enfants dans la région de Khan Younès, dans le Sud, il y a quelques mois déjà. Mais en fuyant les bombardements, elle a laissé derrière elle, parents, grands-parents, frères, sœurs et cousins.
« La maison familiale a été bombardée, puis a entièrement brûlé. Dans le Nord, tout est détruit, il ne reste plus rien, s’exaspère-t-elle. Mes frères ont été blessés, ils souffrent de famine, c’est une situation insoutenable. Hier, je n’ai pas arrêté d’essayer de les appeler, mais ça sonne dans le vide. Les dernières nouvelles que j’ai eues d’eux remontent à il y a quelques jours. »
Sa famille vivait dans le quartier d’Al Alami, à Jabaliya. « Ces derniers jours, une nouvelle fois, des pâtés de maison entiers ont été rasés », raconte-t-elle. Certains de ses proches sont morts, d’autres sont blessés.
« Le dernier message que j’ai reçu de ma sœur, qui est dans le Nord, date d’il y a trois jours. Elle m’a dit qu’elle était toujours chez elle, encerclée par l’armée israélienne. Je l’ai suppliée de fuir, en lui disant que sa vie valait plus que sa maison. Depuis, elle n’a plus répondu. Mais en même temps, je me dis : fuir, pour aller où ? Tout est bombardé. Dans la rue, dès que tu sors, les Israéliens te tirent dessus et sur tes enfants. Les rues sont quadrillées par les chars et les tireurs. »
Les Palestiniens endurent des « horreurs indescriptibles » dans le nord de Gaza, dénonce l’ONU. Selon un décompte palestinien, Israël a tué ces deux dernières semaines plus de 400 personnes dans le nord de la bande de Gaza.