La Tunisie cherche à dynamiser son commerce extérieur à travers une diversification accrue de ses marchés tout en optimisant les secteurs qui ont prouvé leur résilience.
Au début de cette année, les perspectives s’annoncent à la fois prometteuses et incertaines, d’autant plus que plusieurs facteurs économiques internes et externes influenceront la trajectoire du commerce extérieur tunisien.
Surmonter les crises mondiales
Les résultats des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants, publiés le 13 mars courant par l’Institut national de la statistique (INS) font ressortir un déficit commercial de 3517,9 millions de dinars (MD), durant les deux premiers mois de l’année 2025 par rapport à un déficit de 1779,9 MD, enregistré durant la même période de 2024.
Les échanges commerciaux ont atteint le niveau de 10169,2 MD à l’exportation et 13687,1 MD à l’importation durant les deux premiers mois de l’année 2025 soit un taux de couverture de 74,3%. Hors énergie, le déficit de la balance commerciale s’est réduit à 1672,4 MD.
La Tunisie, située à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, se trouve à un tournant important dans son parcours économique. Le commerce extérieur joue un rôle primordial dans la dynamique de croissance du pays, non seulement en tant que moteur pour l’économie, mais également comme levier pour surmonter les crises mondiales.
Secteurs prometteurs
Les derniers rapports économiques, notamment celui de la la Banque Africaine de Développement, qui anticipe une croissance modérée de 3,2 % en 2025, révèlent que la Tunisie cherche à redresser la barre en réduisant son déficit commercial qui demeure élevé. En 2024, selon les données de l’INS, le pays affiche un déficit commercial de plus de 20 milliards de dinars, malgré des efforts pour réorienter ses exportations vers des marchés plus diversifiés.
Bien que la situation semble fragile, des secteurs comme l’agriculture, le phosphate, et les produits manufacturés, notamment textiles, ont fait preuve d’une certaine stabilité. Ce constat est renforcé par les perspectives positives sur l’exportation des dattes et des agrumes, des produits agricoles pour lesquels la Tunisie est un acteur clé sur le marché international, comme le mentionne un rapport économique sur les prévisions à l’horizon 2025 publié par l’ONAGRI.
Tendances
Les exportations tunisiennes, soutenues par des accords de libre-échange comme ceux avec l’Union Européenne, devraient connaître une légère amélioration. En particulier, l’exportation de produits à plus forte valeur ajoutée, dans des secteurs comme les technologies de l’information et la pharmacie, pourrait tirer parti de la reprise attendue de l’économie mondiale.
Globalement, les prévisions concernant 2025 laissent entrevoir une reprise progressive des exportations, en particulier vers les pays de la région subsaharienne, qui sont désormais des partenaires stratégiques pour le commerce tunisien, comme le souligne des analyses des prévisions économiques par la BAD pour les années 2024 et 2025.
Toutefois, cette reprise attendue ne se fera pas sans obstacles. Le contexte économique mondial, marqué par des perturbations géopolitiques et une inflation persistante, représente un défi de taille pour la Tunisie. L’augmentation des prix des matières premières, ainsi que la pression sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, ont des répercussions directes sur les coûts d’importation et la compétitivité des produits tunisiens à l’international.