La Tunisie, en quête de relancer son attractivité économique, se trouve à un carrefour stratégique.
Depuis des années, le régime de parité semi-fixe du dinar a permis une gestion équilibrée de la monnaie, tout en intégrant une certaine flexibilité. Toutefois, les fluctuations persistantes du dinar et les défis économiques liés notamment au contexte géostratégique international, pressent le pays à repenser son système monétaire.
Situation actuelle
Le régime de parité semi-fixe a été instauré pour offrir à la Banque Centrale de Tunisie (BCT) la possibilité de réguler les taux de change et de maintenir une stabilité relative sur le marché monétaire.
Depuis l'adoption de ce système, la BCT intervient sur le marché interbancaire pour ajuster la liquidité et amortir les chocs économiques. Cependant, la dépréciation notable du dinar depuis 2013 a souligné les limites de ce modèle, nécessitant ainsi des réformes pour répondre aux nouvelles réalités économiques et attirer davantage d'investissements.
Un tournant décisif
Face à la situation actuelle, des réformes sont impératives pour moderniser la politique de change et renforcer l'attractivité du pays. Une stratégie monétaire adaptée aux standards internationaux et aux évolutions technologiques est essentielle.
L'idée est d'adopter un encadrement réfléchi du cours du dinar, tout en maintenant un filet de sécurité qui protège l'économie des fluctuations trop brusques. Un tel changement permettrait de stimuler les échanges commerciaux et de faciliter l'accès aux marchés financiers étrangers, ouvrant ainsi la voie à un développement économique plus intégré et diversifié.
Toutefois, l'évolution vers un régime de change relativement souple comporte des risques potentiels. En se basant sur un panier de devises, l'économie pourrait être vulnérable aux perturbations économiques mondiales, influençant la valeur du dinar. La gestion des réserves de devises étrangères est également un point sensible, car elle doit être suffisante pour soutenir la monnaie sans restreindre la marge de manœuvre budgétaire de l'État. La prudence est donc de mise pour ne pas fragiliser la stabilité économique.
Pour une transformation approfondie
Si les réformes sont menées avec expertise et précaution, elles peuvent remodeler le cadre économique tunisien en y apportant une plus grande ouverture et une meilleure compétitivité. L'objectif est de créer un environnement propice aux investissements étrangers et de renforcer le positionnement de la Tunisie sur le marché mondial.
En adoptant des mesures équilibrées et en favorisant une implication des parties prenantes, la Tunisie pourrait réussir à moderniser sa politique monétaire et à insuffler un nouveau dynamisme à son économie.
En conciliant innovation, régulation et attractivité, la Tunisie peut espérer s'inscrire dans une trajectoire de croissance durable et équilibrée, prête à répondre aux exigences d'une économie mondiale en constante mutation.