Une étude publiée récemment par l'Institut Tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ) révèle que l’économie tunisienne figure parmi les plus diversifiées d'Afrique.
L'étude met également en lumière le potentiel inexploité de la Tunisie au niveau des échanges avec les pays africains, estimé à environ 60%, soit l'équivalent de 1,15 milliard de dollars. Ce constat positionne le marché africain comme une zone commerciale capitale pour la Tunisie, offrant des opportunités significatives d'accroissement de ses exportations, notamment dans le contexte de l'élimination des droits de douane, ce qui permettrait une diversification des partenaires commerciaux.
Dans le même contexte, une note publiée fin septembre dernier par l'Observatoire Tunisien de l'Économie souligne l'importance d'approfondir l'étude des données et des analyses relatives au potentiel et à la dynamique des échanges nationaux avec les pays de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
Répercussions positives
La note de l'Observatoire Tunisien de l'Économie précise que les échanges avec les pays de la ZLECAf et leurs effets potentiels sur les PME tunisiennes locales et les agriculteurs requièrent une évaluation approfondie.
Cette évaluation doit prendre en compte les spécificités de l'intégration dans le commerce intra-africain, la performance des services logistiques, et les données relatives au niveau d'intégration des infrastructures entre la Tunisie et ses partenaires régionaux, en vue de réaliser l'intégration continentale entre la Tunisie et les États membres de la zone.
La Tunisie dispose d'un potentiel considérable pour développer son commerce avec le continent africain, particulièrement depuis son adhésion à l'accord de la ZLECAf en 2020. Plusieurs rapports indiquent que le pays pourrait augmenter significativement ses exportations vers ce vaste marché comptant plus de 1,2 milliard de consommateurs.
Secteurs porteurs
Les secteurs prometteurs incluent le prêt-à-porter et la chaussure, ainsi que certains produits électriques, chimiques et métallurgiques. Pour capitaliser sur ce potentiel, la Tunisie a déjà effectué sa première exportation de marchandises vers le Cameroun en juin 2023, dans le cadre de l'initiative "Commerce Guidé" lancée par le secrétariat de la ZLECAf. Cette initiative vise à faciliter les échanges entre les États membres en sélectionnant des entreprises et des produits prioritaires.
Pour exploiter pleinement ces opportunités, la Tunisie doit renforcer sa diplomatie économique. L'ITCEQ, dans un rapport intitulé « Analyse de la performance et évaluation de l'engagement de la Tunisie dans l'accord ZLECAf », souligne la nécessité de développer les capacités institutionnelles et les compétences extérieures, en parallèle avec les outils économiques.
Dans cette optique, le Ministère du Commerce et du Développement des Exportations a appelé à la création d'un centre africain de commerce numérique. Cet outil permettrait d'organiser et de faciliter les échanges commerciaux à l'échelle continentale, en particulier pour les femmes et les jeunes entrepreneurs.
De plus, les autorités de tutelle cherchent à stimuler la transformation structurelle de l'économie du pays, notamment le développement du secteur manufacturier. Cela nécessite une augmentation du taux d'investissement productif, un soutien aux secteurs à fort potentiel tels que le textile et l'habillement, ainsi qu'une mise en œuvre efficace de la stratégie industrielle nationale.
Dans ce contexte, le Ministère du Commerce a plaidé pour l'adoption de règles au sein de la ZLECAf permettant le développement des textiles utilisant principalement des matières premières disponibles en Afrique, notamment le coton. L'objectif est de créer des emplois à travers le continent et de renforcer les chaînes de valeur régionales.
Grâce à son adhésion à l'accord de la ZLECAf, la Tunisie bénéficie d'un potentiel économique considérable à exploiter sur le marché africain. Pour y parvenir, le pays redouble d'efforts pour renforcer sa diplomatie économique, accélérer la transformation structurelle de son économie et saisir les opportunités offertes par ce vaste marché continental en pleine croissance. Les premiers résultats encourageants, tels que l'exportation vers le Cameroun, indiquent que la Tunisie est sur la bonne voie.