L’annonce récente de l’accélération du retrait des banques françaises d’Afrique par l’agence de notation Fitch Ratings ouvre une ère de nouvelles opportunités pour les groupes bancaires panafricains en pleine émergence.
Selon Fitch Ratings, ce mouvement, motivé par des cessions stratégiques des filiales africaines par des institutions telles que la Société Générale, ouvre la voie à une croissance organique ainsi qu’à des opportunités de fusions et acquisitions dans le secteur bancaire africain. La vente récente de la filiale marocaine de la Société Générale au conglomérat local Saham Group constitue un exemple frappant de cette tendance. Cette transaction fait suite à une série de cessions opérées par d'autres banques françaises dans la région au cours des dernières années. Société Générale, par exemple, a également récemment cédé plusieurs de ses filiales en Afrique subsaharienne et envisage même de se désengager de sa participation dans l'Union Internationale de Banques (UIB) en Tunisie. Cette tendance de désinvestissement des banques françaises d'Afrique n'est pas isolée. Les groupes BNP Paribas, BPCE et Crédit Agricole ont également réduit leur présence sur le continent au cours des dix dernières années. Fitch Ratings prévoit que cette tendance de cessions devrait se poursuivre au cours des prochains mois, surtout si les valorisations restent attractives pour les investisseurs. Pour les banques panafricaines, cette vague de désengagement offre des opportunités inédites de croissance et de consolidation. Des acteurs tels que le groupe Vista, qui a récemment étendu sa présence en Afrique subsaharienne en acquérant plusieurs filiales de Société Générale, et Coris Bank, qui a finalisé l'acquisition de filiales de la même banque au Tchad et en Mauritanie, émergent comme de sérieux concurrents pour les groupes bancaires établis originaires d'autres pays africains. Fitch Ratings souligne que cette concurrence accrue entre les banques panafricaines devrait dynamiser le marché du crédit en Afrique. En effet, les filiales des banques françaises étaient souvent limitées dans leur capacité à cibler certains segments du marché en raison de politiques conservatrices en matière de risque. Ainsi, cette nouvelle donne ouvre des perspectives de croissance pour les acteurs locaux, tout en stimulant la concurrence et l'innovation dans le secteur bancaire africain.