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Un changement du comportement de l’épargnant tunisien est essentiel pour booster la croissance

La baisse de l’épargne en Tunisie soulève de nombreuses questions sur le comportement des épargnants, qui sont soumis à plusieurs facteurs liés au volume de la consommation, au niveau de revenu qu’ils réalisent et aux problématiques monétaires et financières auxquelles ils sont soumis et qu’ils essaient d’annuler leurs effets négatifs.

C’est ce que révèle une étude publiée jeudi 8 février 2024 par la fondation « Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) – Tunisie » qui indique que l’épargne ne peut se développer sans un changement profond du comportement de l’épargnant tunisien du fait que l’épargne a connu une baisse notable du Revenu National Disponible (RND) notamment ces dernières années.

Le développement de l’épargne nationale est une tâche essentielle qu’il faut absolument réussir, compte tenu de son impact positif sur l’investissement et la croissance économique. Étant donné que l’épargne représente une source efficace de financement du développement, il est primordial de renforcer la mobilisation de l’épargne intérieure, car c’est la condition essentielle pour atteindre des taux d’investissement élevés et donc un taux de croissance significatif.

Ainsi, d’après l’étude du FES - Tunisie, atteindre cet objectif nécessite d’entreprendre trois types d’actions à savoir réformer l’épargne, revoir le rôle de la BCT, restructurer le secteur des assurances et renforcer la contribution du marché financier.

Il est grand temps d’envisager la mise en place d’une stratégie nationale de l’épargne en Tunisie. C’est ce qu’a confirmé, dernièrement, le gouverneur de la BCT qui souligne que : « Effectivement, face à l’affaiblissement des capacités de mobilisation des ressources extérieures pour le financement des investissements privés et publics, une réflexion des autorités concernées doit être menée en concertation avec les diverses parties prenantes en vue de la mobilisation des ressources d’épargne nationale.

Cela passe à travers un certain nombre d’actions, dont, en premier lieu, un fort retour à la production de la richesse et l’exportation et dont un accroissement des revenus, une meilleure maitrise de la consommation publique et privée, une plus grande diversification de l’offre des produits financiers et une mobilisation accrue de l’épargne des tunisiens résidents à l’étranger ».

Notons, dans ce contexte, que l’écart entre le taux d’épargne national nécessaire pour assurer une croissance économique soutenue et le taux d’investissement s’est creusé jusqu’à atteindre plus de 9% du PIB ce qui signifie que la capacité de la Tunisie de se financer localement s’est considérablement limitée et il est de plus en plus difficile de couvrir ce gap par le recours aux ressources financières extérieures.

L’épargne exprime la confiance des agents économiques dans l’avenir de l’économie. Lorsque les perspectives ne sont pas claires, les agents se détournent de l’épargne pour se diriger vers la thésaurisation. Ce qui affecte énormément la croissance économique.

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