« Politiques de l’anéantissement » ainsi s’intitule ce premier cycle de projections qui aura lieu au Théâtre El Hamra, annonçant le lancement du Ciné-Club d’El Hamra. Né à l’initiative du « El Hamra-Théâtre de tous les arts », avec l’appui de l’Association « ECHOS cinématographiques » et l’association « Sentiers-Massarib » et le soutien du projet « Massari.projet » et AFAC - The Arab Fund for Arts and Culture, ce premier cycle explorera les représentations de la répression et des mécanismes génocidaires dans différents contextes cinématographiques, historiques et culturels. Ce cycle est le fruit d’une collaboration avec le Palestine Film Institute et le réseau NAAS (Network of Arab Alternative Screens).
La première séance est prévue pour ce vendredi 21 février à 18h00 avec au programme deux films. Le 1er est « Maaloul célèbre sa destruction », un court-métrage de Michel Khleifi (Palestine, 1985). Ma’loul est un village palestinien de Galilée, principalement peuplé de Palestiniens chrétiens. En 1948, comme tant d’autres, il a été entièrement détruit par l’armée israélienne, et ses habitants ont été chassés vers le Liban ou Nazareth. Depuis, les anciens habitants de Ma’loul sont autorisés à retourner sur le lieu de leur ancien village, mais seulement une fois par an, le jour de l'anniversaire de l’indépendance d'Israël. Ils ont pris l’habitude d’organiser à cette occasion un pique-nique sur les ruines de leur village, lit-on sur le synopsis de ce film.
Le 2ème film au programme de cette première rencontre cinématographique est « Le Sergent immortel », un long- métrage documentaire de Ziad Kalthoum (Syrie, 2013). Film émouvant, tourné en plein cœur de Damas, « Le Sergent immortel » raconte et montre le quotidien des habitants et « la situation schizophrénique dans laquelle ils se trouvent ». Le film se déroule entre la caserne dans laquelle le réalisateur Ziad Kalthoum est réquisitionné et le tournage du film du réalisateur syrien Mohamed Malas dont il est l’assistant.
« J’avais fait mon service militaire et fini sergent. Avec la révolution en Syrie, j’étais réserviste, affecté au théâtre Bassel Al Assad à Damas. J’étais assistant réalisateur de mon ami Mohammed Malas. Je prends ma petite caméra et j’essaie de retracer notre quotidien. Tous les techniciens, pour la plupart membres du parti d’opposition, me racontent leur histoire. La maison de certains a été bombardée, d’autres ont émigré et se demandent où aller ensuite, d’autres encore ont perdu des amis. Chaque jour, je rentre chez moi, m’assieds et regarde les informations : destruction, violence, tirs d’obus… Le jour se lève, je me réveille encore une fois, mets mon uniforme et vais à la base militaire commencer une nouvelle journée », a écrit Ziad Kalthoum, décrivant la genèse de son film.
Imen.A.