Maniant le fer, le bronze et les déchets solides avec la même habileté d’un enfant jouant avec sa pâte à modeler, Hamadi Ben Neya sait faire d’un « rien », d’un morceau de fer sans importance, une œuvre de valeur, une œuvre d’art qui saisit les regards par sa beauté. « Bronze dance », un nouveau projet artistique, un nouveau dialogue que mène cet artiste avec le bronze et dont les œuvres sont visibles à la galerie Kalysté à la Soukra.
Maître du pliage du fer au feu, l’artiste sculpteur propose au grand public un bouquet d’œuvres explorant le patrimoine oral et les légendes populaires tunisiennes. Des œuvres qui interprètent sur des notes gaies et humoristiques certains proverbes. L’expo comporte ainsi un super « Boutbila », un « Bou Saadiya » légendaire et un drôle « Ras min nhas » (expression populaire qui veut dire avoir une tête dure, de bronze)… L’exploration de la mémoire tunisienne et de l’imaginaire populaire se poursuit avec ces œuvres-portraits de « Azouzett al Stoutt » (La vieille femme méchante), « Boutelis » (paralysie du sommeil), « Les sept filles »… Au total : une cinquantaine d’œuvres de différents formats, revisitant le patrimoine oral tunisien, est exposée jusqu’au 26 décembre, au grand bonheur des visiteurs de cette galerie.
Artiste autodidacte qui a exposé en Tunisie et à l’étranger. Hamadi Ben Neya est l’un des maîtres exceptionnels de la récupération. Passionné de l’art, l’esprit créatif, il s’est penché sur la collection des objets, intégrés par la suite dans un processus créatif, permettant d’insuffler une seconde vie à ces « déchets », en leur procurant une valeur artistique.
Doué, attentif, habile, l’imagination fertile, Hamadi Ben Neya est un ferrailleur d’art devenu sculpteur par excellence. Un artiste qui sait comment transformer un tas de ferraille en des œuvres d’art, comment faire des objets métalliques inutilisables, sans valeur, des créations et comment les charger de symboles et de récits…le tout dans processus de l’éco art ou l’art de recyclage.
« Bonze dance » est visible jusqu’au 26 décembre, à la galerie « Kalysté » à la Soukra.
Imen.A.