Pour son nouveau film "Indivision", la cinéaste marocaine a choisi d'aborder la question de la protection de l'écosystème à travers l'histoire d'une famille en querelle à cause d'un héritage, au cœur du forêt de Tanger...
Il sera projeté aujourd'hui à 18h45 sur l'écran de CinéMadart. "Indivision" qui a fait le tour de plusieurs festivals, remportant tant de prix, vient de faire sa sortie dans nos salles obscures. Film qui mérite le détour non seulement pour l'histoire qu'il raconte ou encore pour le talent de Leila Kilani- qui a à son actif de nombreux beaux films (documentaire et fiction), tous situés à Tanger-, mais aussi par ces beaux et poétiques plans où la nature est bel et bien filmée, où les chants d'oiseaux et leurs danses époustouflantes dans le ciel rythment l'histoire.
"Indivision", deuxième long-métrage de la réalisatrice, est un film où se croisent tant d'histoires: c'est la crise écologique, c'est la matriarche, c'est cette "folle" tendance de tout raser pour construire des immeubles et des centres commerciaux, c'est la relation père-fille, c'est aussi être adolescent aujourd'hui et l'impact des réseaux sociaux... Des thèmes et sous-thèmes que la réalisatrice Leila Kilani les a ressemblé et nourri pour raconter cette histoire, pour être une conteuse des temps modernes...
Une histoire de famille, de forêt, d’héritage, des éléments classiques d'une histoire qui peut se dérouler dans n'importe coin du monde sauf que Leila Kilani a su l'enrichir par plusieurs détails pour la bien ancrer dans un contexte local, spécifique au Maroc et ce ne provoquant des questions politiques et socioéconomiques propres au Maroc...La réalisatrice laisse à son spectateur l'opportunité d'aller au-delà de ce "conte" marocain contemporain pour la juxtaposer sur le vécu de son pays... "Indivision" rappelle la lutte mené par l'écologiste et le psychologue Wael Garnaoui, il y a quelques jours, pour protéger des vieilles et gigantesques arbres dans un petit village de Monastir. Le film rappelle aussi tant d'alertes tirés pour sauver les oiseaux migrateurs qui trouvent refuge dans la lagune de Sijoumi...sauf que c'est de la fiction!
Marché conclu ou...?
"Indivision" est l'histoire des Bechtani qui viennent toujours à la Mansouria, le vieux domaine familial en indivision, situé sur une colline de Tanger. Une opportunité s'offre à la famille pour vendre cette gigantesque propriété foncière à un promoteur immobilier... belle occasion que la mère veut à tout prix la saisir, surtout qu'ils feront fortune. Il faut avoir l'accord de tous les héritiers pour accomplir l'affaire et conclure le marché. Alors que tout le monde pense que l'opération est sur la bonne voie, l'un des héritiers principaux s'oppose, refusant la vente, bouleversant l'ordre et apportant de la fraîcheur et du rythme à l'histoire.
Soutenu par sa fille Lina, adolescente mutique de 13 ans, jeune influenceuse, qui a perdu sa maman lors d'un accident en observant les cigognes d’où son pseudonyme sur la toile : "Cigogna nera" (cigogne noire), le père poursuit son combat contre la famille et surtout sa mère qui domine la situation.
Choisissant le silence, le mutisme, continuant avec son père l'observation des oiseaux, elle décide de raconter les tiraillements familiaux à la Mansoura, l'inquiétude des habitants défavorisés qui habitent et travaillent dans ce terrain à travers sur le net, à travers un journal filmé, posant des questions d'ordre social et écologique.
Lina et son père réussiront à sauver les oiseaux et à surtout à faire échouer l'opération de vente et de transformation de cette forêt en une cité?
La réponse est à découvrir à "CinéMadart", lors de la projection.
Imen Abderrahmani