Pour être en symbiose avec le cadre géographique et l’esprit du Sahara, les organisateurs ont choisi « Ramla », comme thème pour la 3ème édition du festival de la création artistique au Sahara, « Naja’ el fan », qui aura lieu du 27 octobre au 2 novembre 2024, à Douz (Kébili).
Conçu comme une résidence artistique offrant aux participants l’occasion d’affûter leurs talents et de développer leurs projets, le festival propose cette année une série d’ateliers alliant arts plastiques, écriture romanesque et musique, qui tenteront d’ausculter artistiquement le thème principal de l’édition « Ramla » qui veut dire « Sable ».
Fondé et dirigé par Ridha Ben Mansour, violoniste, universitaire et auteur de nombreuses publications sur la musique et l’éveil musical, le festival se veut aussi une aubaine pour dynamiser la région économiquement, en dehors de la saison hivernale durant laquelle Kébili connaît une affluence massive des visiteurs, et pour appuyer le tourisme culturel, attirant une catégorie spécifique de visiteurs.
Pour cette année, le festival s’ouvrira aux étudiants en musique… Des talents en herbe qui viendront de plusieurs pays maghrébins et européens pour prendre part aux ateliers de composition et de chant et qui trouveront dans la beauté de Kébili et de ses oasis l’inspiration et la motivation pour mettre noir sur blanc leurs projets et pour trouver d’éventuels partenaires.
Des projets à développer et des idées à nourrir
Des concerts sous les étoiles, au cœur du Sahara et entre les dunes sableuses sont au programme de cette 3ème édition. Au programme : les artistes Issam Abdennour (Tunisie), Hassan Bejou (Libye) et la chorale Nassim (Algérie). Un spectacle allemand programmé au profit des élèves d’une école à Douz est également à l’affiche de la manifestation.
Thème de l’édition, « Ramla » est aussi l’intitulé d’un projet artistique qui sera développé à l’occasion par Karim Thlibi, l’un des principaux chercheurs et compositeurs tunisiens et Zied Zouari, violoniste chevronné et l’un des spécialistes du métissage musical.
La troupe nationale des arts populaires sous la direction de Imed Amara sera de la fête, apportant des éclairages chorégraphiques sur l’héritage de la région et explorant le thème initial de l’édition « Ramla ».
Riche de sa tradition orale, Kébili, qui a nourri la scène culturelle tunisienne de nombreux poètes et auteurs, est connu par cette passion pour la poésie transmise d’une génération à une autre. Pour tirer profit de cette richesse, trois ateliers sont au programme de cette édition. Le premier sera consacré à l’écriture littéraire, romanesque et poétique, et il sera dirigé par l’auteur et poète Chiheb Ben Amor. Cet atelier ciblera les élèves de la région et il sera une occasion pour « détecter » les espoirs de demain, les prémices d’écrivains et d’écrivaines.
En plein Sahara, entre ces palmiers qui se lèvent jusqu’au ciel et qui font la renommée et la fierté de la région, l’artiste Yosr Hallouli dirigera un atelier d’arts plastiques, initiant les participants à utiliser le sable dans la peinture. Un 3ème atelier d’exploration et de valorisation du chant traditionnel maghrébin ciblant les jeunes chanteurs de la région de Douz est sur le catalogue de la manifestation.
Un grand village artistique (Naja’ artistique) sera installé et aménagé au cœur du Sahara, comme lors des deux précédentes éditions, afin d’accueillir les participants et bien mener les ateliers.
Organisé par la « Société Naja’ el fan » en partenariat avec les instituts supérieurs de musique de Tunis, Sousse et Sfax et l’Organisation du monde islamique pour l’Education, les sciences et la Culture (ISESCO), le festival restitue quelques traditions de la vie nomade, explorant de nouvelles alternatives et approches du « Naja’ », ce lieu de résidence des bédouins dans le Sahara qui l’installent pour une période et le changent plusieurs fois à la recherche d’eau et de pâturages, indique le site du festival.
Imen Abderrahmani