Comment utiliser l’art pour se libérer de la dépression ? Quelle expression artistique favorise-t-on ? Ces questions et d’autres sont au cœur du colloque international « Dépression et art-thérapie ».
Organisé par l’association « Médecine Culture Art » (MCA), le colloque aura lieu les 11, 12 et 13 octobre 2024 à Monastir, à l’hôtel « Elhabib » et il s’inscrit dans la continuité avec la précédente édition qui a apporté des éclairages sur les vertus thérapeutiques de l’art, mettant l’accent sur certaines expériences phares en Tunisie et à l’étranger, donnant à l’occasion la parole aux spécialistes, médecins et artistes.
Le programme de cette nouvelle rencontre tente d’apporter des réponses à de nombreuses interrogations sur le rôle de l’art dans la réduction des symptômes de la dépression et sur l’art-thérapeutique comme un outil pour alléger les souffrances et redonner aux patients le goût de la vie… Musique, théâtre, écriture, poésie, peinture… y-a-t-il en fait une expression artistique plus utile que l’autre ? En quoi consiste l’art-thérapie ? Peut-il être pratiqué ou « administré » individuellement ou en groupe ? Chez soi ou dans un espace d’art ? Qui pratique l’art-thérapie ? Ces questions seront soulevées durant les trois jours à travers les différentes communications des spécialistes tunisiens et étrangers (Soudan, Algérie, France, Egypte).
Paroles aux spécialistes…
Les conférences qui couvrent les deux premières journées, les 11 et 12 octobre, verront la participation des professeurs tunisiens Leila Gassab, Khaldoun Ben Hamda, Ahmed Letaief, Lassâad Jamoussi, Amel Safta et Najib Jaziri ainsi que les docteurs Rim Ben Othmen, Imtinène Belaid et Limam Sami et étrangers Dalila Zenad (Algérie) et Rémi Rossi (France) et les Docteurs Néji Kacem (Soudan) et Andira Radhi (Égypte).
Parmi les communications qui rythmeront les deux journées, nous citons : l’« Apport de l’Art-Thérapie dans la dépression du sujet âgé » parlera la Pr Leila Gassab, « HTA &Anxiété » du Pr Khaldoun Ben Hamda, « Art-thérapie et dépression liée à la maladie rénale chronique » du Pr Ahmed Letaief, « Art-thérapie et Dépression liée aux troubles des conduites alimentaires » du Dr Rim Ben Othmen, « Le potentiel des jeux dramatiques dans la prévention de la dépression et dans le soulagement des troubles qui en découlent » du
Pr Lassaad Jamoussi, « Art-thérapie et soins palliatifs : poétiser chaque jour » du Pr Rémi Rossi, « Place des interventions musico thérapeutiques en carcinologie » des Drs Imtinène Belaid et Limam Sami et « Art-thérapie et dépression : ‘quand la création devient un fardou’ » du Pr Amel Safta.
Le programme prévoir également le vernissage d’une exposition, une soirée musicale et la projection du film «Yasmina ou les 60 noms de l’amour» du réalisateur et professeur de cinéma, Nacer Khemir, qui prendra part au débat qui suivra la projection. Docufiction, sorti en 2013, d’une durée de 90mn, «Yasmina ou les 60 noms de l’amour» est un film intimiste où le réalisateur interroge sa mémoire et s’interroge sur son vécu. « En 1992, j’avais acheté une petite caméra mini-DV pour filmer mon journal et fixer un peu ma mémoire devenue transparente à force de nomadisme. Lors d’un retour dans mon village, j’ai appris qu’on avait tenté d’empoisonner ma grande tante Yasmina. Je suis allé lui rendre visite et c’est ainsi que j’ai commencé ce film sans le savoir. Très vite j’ai été happé par le roman oral de Yasmina et son grand secret. Je travaillais à l’époque sur l’exposition « Les 60 Noms de l’Amour ». Ma vie était tranchée entre l’exil d’ici et l’exil de là-bas, entre le calendrier grégorien et celui de l’hégire, entre le drame de Yasmina et mon voyage au cœur de la langue arabe et « Les 60 Noms de l’Amour », ainsi raconte Nacer Khémir la genèse de son film.
Il est à noter que la dernière journée du colloque sera consacrée à une série d’ateliers focalisant sur la musicothérapie avec Néji Hassen Kacem, la drama-thérapie avec Andira Radhi et Lassaâd Jammoussi, le cinéma avec Nacer Khemir, le rythmo avec Brahim Bahloul et la médiation artistique avec Remi Rossi.
Imen Abderrahmani