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Toxic paradise: un cri d'alarme pour sauver Gabès de la pollution

Le théâtre peut-il aider à rouvrir le dossier de cette ville dont les habitants ont du mal à respirer? Gabès, le paradis d'antan est en train de se transformer à un enfer, à lieu habité par les fantômes...Le récit dans "Toxic Paradise", première création scénique du metteur en scène et acteur Sadak Trabelsi « Toxic Paradise » ou (El Bakhara en arabe) a captivé l'attention du public du festival international de Hammamet par sa thématique engagée et plus que jamais d’actualité. Un cri d’alerte dénonçant l’étouffement de la ville de Gabès à cause la pollution environnementale et son impact désastreux sur la faune et la flore et surtout sur les habitants.

La scénographie attrayante, une atmosphère lourde règne sur la scène. L'ambiance est étouffante pesante, rappelant « El Bakhara », ce brouillard pollué qui plane constamment sur le golfe de Gabès, mettant l'accent sur la souffrance des habitants de Gabès qui trouvent des difficultés à respirer à pleins poumons à cause de la pollution. alors, il a fallu tout transporter et reconstruire sur scène pour que le public prenne conscience de ces dangers.

Sur la scène, un mur sombre, avec des portails qui s’ouvrent et se ferment, permettant l’apparition inattendue, fortuite, souvent permanente des cinq acteurs de la pièce.

Des personnages aux liens étroits, entremêlés, ambigus racontent l’intrigue de l’histoire, s’éclatent ou se rétablissent au fil des événements. La pollution et son impact sur les individus, sur toute une société bouleverse le public, l'incitant à réfléchir, à bien réfléchir  aux ravages irréversibles ressentis sur tout un écosystème et sur des vies humaines. Ce ne sont pas des slogans mais une réalité amère.

C’est l’histoire d’une famille ordinaire, un couple au bord du désespoir qui tente d’avoir un enfant, cohabitant avec un père sénile et un frère turbulent. Les relations deviennent toxiques, se brisent, s’entrechoquent dans un contexte gangréné par le désastre écologique. 

La documentation reste le point fort de la pièce : Elle raconte l’histoire du phosphate en Tunisie, de sa fabrication, dans le sud du pays, dans des usines chimiques tunisiennes, créées en 1972. Malgré la forte mobilisation des habitants de la région, et qui perdure au fil des générations, le désastre environnemental atteint son paroxysme.

Mariem Ben Hassan, l’actrice, revient sur le travail méticuleux accompli par le metteur en scène Sadak Trabelsi avec toute son équipe. Toutes et tous ont plongé dans une aventure créative, axée sur le savoir, la connaissance, l'échange et l'exploration du potentiel humain. Bilel Slatnia, n’a cessé de souligner cette osmose ressentie au sein de l’équipe lors d’un point de presse maintenu après la fin du spectacle.

 

« Toxic Paradise », titre en anglais, véritable oxymore-révélateur happe les spectateurs. Cette coproduction est celle du Théâtre de l’Opéra – le pôle théâtre et arts scéniques, texte de Sadak Trabelsi, Elyes Rebhi, Toumadher Zrelli, avec à l’affiche, une pliéaide d’acteurs confirmés, à savoir Ramzi Azaiez, Mariem Ben Hassan, Ali Ben Said, Beligh Mekki et Bilel Slatnia.

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