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Mission archéologique tuniso-française à Sbeïtla : Première phase achevée

Une équipe de chercheurs tunisiens et français s’attèle dans le cadre d’une mission archéologique entamée en 2022 à explorer l’évolution de la ville antique de Sufetula (Ier-VIIe s. apr. J.-C), l’actuelle Sbeïtla (Gouvernorat de Kasserine).

S’étalant sur près de trois semaines, la première campagne de fouille entamée le 28 juin 2024 vient de s’achever avec plusieurs objets trouvés dont un mobilier en céramique, selon les données publiées sur la page de la mission, qui après les premières fouilles entreprises dans le passé, reprend des recherches en vue de mieux comprendre l’évolution urbaine de la ville antique avec ses divers temples, un marché mais surtout des maisons, des boutiques et des ateliers.

En effet, les premiers travaux archéologiques remontent à 1883 sous l’égide de René Cagnat (historien français, spécialiste d'épigraphie latine et de l'histoire de l'Afrique romaine) et l’architecte français associé à la mission archéologique de Cagnat en Tunisie, Henri Saladin. Les recherches se poursuivent jusqu’en 1922, puis de façon sporadique à partir de 1941, avant les premiers travaux de l’historien, archéologue et épigraphiste français Noël Duval sur les basiliques chrétiennes, dans les années 1950 et 1960. Dans les années 1990, les recherches sont reprises par l’Institut national du patrimoine (INP) de Tunis.

 

 

Aujourd’hui, la mission archéologique tuniso-française a engagé un nouveau projet qui, au-delà de l’étude de la parure monumentale de la ville romaine puis byzantine, porte un intérêt particulier à la transformation d’un quartier, dans l’objectif de comprendre les mutations des modes de vie urbains au fil des siècles à Sbeïtla, inscrite sur la liste indicative des sites candidats au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2021.

La mission est menée sous la direction scientifique de Mohamed Ben Nejma, chargé de recherches historiques et archéologiques à l’INP et Nicolas Lamare, maître de conférences en histoire et archéologie romaines à l’Université de Picardie Jules-Verne et membre de l’unité de recherche TrAme (Textes, représentations, archéologie, autorité et mémoires de l’Antiquité à la Renaissance).

 

 

Le projet archéologique fait l’objet d’une convention signée au mois de décembre 2023 entre l’Institut national du Patrimoine (INP) à Tunis et l’Université de Picardie Jules-Verne/Unité de recherche 4284 TrAme. Il est soutenu financièrement par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’Ecole française de Rome, l’Université de Picardie Jules-Verne et le Contrat de Plan Etat-Région « Anamorphose » pour la numérisation 3D du site.

Avant la phase des fouilles entamée cet été, une prospection magnétique, destinée à identifier des vestiges enfouis, a permis de repérer des rues et plusieurs édifices encore inconnus. Parallèlement, des relevés par scanner laser 3D documentent tous les vestiges visibles. En complément, des levés topographiques sont effectués et l’ensemble de ces informations sera rassemblé dans un système d’information géographique (SIG) afin d’obtenir un plan renouvelé de la cité antique.

(NDLR: les données sont publiées dans la collection numérique « Grands sites archéologiques » éditée par le ministre français de la culture -archéologie-culture- et la page de la mission archéologique à Sbeïtla- Crédit Photos: Mission archéologique à Sbeïtla).

 

D’après la TAP

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