Un cycle de six représentations théâtrales de la nouvelle création de Moncef Zahrouni « 2034 : une modeste proposition » est à l’affiche de l’espace El Teatro. La première représentation est pour ce soir, à partir de 19h30. Pour les autres représentations, elles sont prévues les 10, 11, 16, 17 et 18 mai, toujours à la même heure et au même espace.
« 2034 se présente comme un pamphlet cruel, cinglant, intransigeant et sans la moindre concession. C’est un pamphlet qui incarne un esprit nietzschéen, annonçant non seulement, mais également contribuant activement au crépuscule des idoles avec pour démarche : rire à coup de marteau. Dans un tourbillon de satire et d'irrévérence, 2034, d’une radicalité assumée, dynamite au lieu de déconstruire : la politique, la Moraline, la culture, la dialectique des élites, le transhumanisme, les comiques des temps modernes… 2034 est là pour rappeler qu’on n’a pas encore touché le fond », lit-on sur le site d’El Teatro.
« La dimension politique demeure un élément central et intrinsèque du projet, guidée par une éthique socialiste libertaire. La pièce, ayant des racines orwellienne et swiftienne, aborde les dérives dictatoriales, notamment la répression de la liberté d'expression, la torture tant policière que carcérale, ainsi que la subordination du pouvoir judiciaire. Derrière la face pamphlétaire de l’œuvre se dissimule une réflexion sur l'éducation sexuelle, la santé sexuelle et reproductive, le plaisir, le corps, l’industrie du porno, le genre social... Se cache aussi une réflexion sur le rire entre sa généalogie et son marketing, le comique, éternel transgressif ou incorrigible complaisant envers le pouvoir et éventuellement l’humour avec une question des plus insistantes dans une ère où le nihilisme fait la loi : faut-il mourir de rire ou rire de la mort ? ajoute la même source.
Ecrite et mise en scène par Moncef Zahrouni, la pièce dont la durée est de 1h45 se déroule en 2034. C’est l’histoire de Neyrouz Rezgui, tunisienne qui a fait ses études universitaires entre le Norvège et Singapour, cheffe d’entreprise réussie, connue par ses grandes compétences dans la gestion des projets culturels.
De retour à sa terre natale, pour passer quelques jours avec ses parents, elle s’est trouvée par un simple hasard Cheffe du cabinet du ministre de la Culture. Elle a été appelée à bien organiser un festival unique en son genre. Proposé par le ministre de la culture, béni par le chef de l'État, soutenu par le gouvernement et la classe économique féodale dirigeante, et salué par la société civile, le festival a tout pour bien démarrer.
Le festival a réussi à serrer les rangs et à devenir un vecteur de développement économique… De retour, lors du démarrage du festival, elle découvre que la classe politique comme économique s’est retirée et c’est le peuple qui a pris en charge l’organisation de ce festival réussissant là où l’Etat a échoué : faire sortir le pays du goulot d’étranglement.
Cette nouvelle création théâtrale met en scène la talentueux artiste et femme de théâtre Fatma Felhi.
« 2034 : Une modeste proposition » mérite le détour surtout si vous avez plus que 16 ans.
Imen ABDERRAHMANI