Surnommée « la rockeuse du désert », l’artiste algérienne Hasna El Becharia, considérée comme une pionnière de la musique diwane, est décédée à l’âge de 74 ans. Elle a été la première femme à jouer du guembri sur scène, instrument traditionnellement réservé aux hommes.
Née à Béchar, dans le sud de l’Algérie, en 1950, ville d’où elle avait tiré son nom d’artiste, la musicienne algérienne a balisé la voie devant les artistes algériennes, devenant l’emblème de cette musique du sud algérien.
Animant à ses débuts les fêtes de mariage, Hasna El Becharia s’est frayé un chemin sur la scène nationale algérienne puis internationale grâce à son talent hors-pair d’instrumentiste et de chanteuse, contribuant à travers ses œuvres à préserver un pan du patrimoine culturel algérien en l’occurrence la musique Diwane.
Malgré tout son talent, il lui a fallu attendre d’avoir la cinquantaine pour sortir son premier album : Djazaïr Johara (L’Algérie est un joyau) en 2001, lors de son séjour en France. Avec plusieurs autres albums au compteur, l’artiste accédait au statut d’icône de la musique algérienne.
Un film documentaire retraçant le parcours de cette figure emblématique de la musique algérienne et de cette protectrice de la tradition et de la mémoire a vu le jour en 2019.
Intitulé « La rockeuse du désert », le film dont la durée de 1h15 mn, a été tourné pendant dix ans et il constitue un portrait intime et profond de l’artiste.
Réalisé par Sara Nacer, réalisatrice algérienne basée à Montréal (Canada), le film a décroché plusieurs prix et récompenses internationales notamment le prix du meilleur long-métrage documentaire catégorie « Regards d’ici » au Festival international « Vues d'Afrique de Montréal » (Canada) en 2022, prix du meilleur long-métrage documentaire au San Francisco (USA) Arab film-festival en 2022…