Diffusé sur youtube, « Les gardiens de l’Or vert » est un documentaire qui explore les traditions séculaires et les rituels autour de l’olivier à Djerba, inscrite en 2023 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Entre le présent et le passé se fait le voyage pour raconter l’histoire de cet arbre millénaire, de cet arbre béni.
Produit par DMO Djerba (Djerba Management organisation), ce documentaire s’inscrit dans le cadre du projet « Promotion du Tourisme Durable » mis en œuvre par le ministère du Tourisme avec l’appui de la GIZ et financé conjointement par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et par l’Union européenne dans le cadre de son programme « TounesWijhetouna» et réalisé en collaboration avec plusieurs partenaires dont l’Institut National du Patrimoine (INP), l’Association de sauvegarde de l’île de Djerba et le Musée Guellala Djerba.
D’une durée de près de 25 minutes, le documentaire réalisé par Haythem Borgi, co-auteur du scénario avec IsslemJerbi, offre un voyage dans les traditions d’agriculteurs à travers des une série de récits et de témoignages. Explorant cet héritage à la fois agricole, culturel et social, le film met en lumière le quotidien des habitants de Djerba, où les oliviers sont un symbole intemporel de la richesse culturelle et de résilience à travers les âges.
Le documentaire livre des récits teintés de souvenirs et de nostalgie sur les moments de cueillette dans les temps anciens. Avec des moyens simples -charrettes, dromadaires, mulets-, raconte Sassi Ben Yaala: les familles se réveillaient très tôt emportant des échelles munis de sacs en jute, couffins, les cornes de bœufs remplacées aujourd’hui par les peignes modernes, pour commencer la journée avec un petit déjeuner composé de dattes, « zomita » ou « bsissa » avant une pause de thé au moment où les plats se préparaient sur place au feu de bois dans les champs qui deviennent l’espace vivant de l’activité frénétique des familles.
Lumières sur ces huileries antiques
Allant ensuite à la découverte des secrets traditionnels d’extraction de l’huile d’olive, c’est un voyage dans des antiques huileries sous terraines qui est proposé avec notamment une escale dans une huilerie datant de 1918, creusée et taillée dans les roches et qui constitue un des exemples de legs familiaux jalousement conservés.
Avec leur architecture troglodyte, ces huileries qui parsèment l’Ile de Djerba sont des témoignages édifiants sur des pratiques d’antan pour la conservation de l’huile d’olive selon des méthodes traditionnelles profondément enracinées dans le mode de vie local en la conditionnant naturellement dans des jarres en agile et des amphores en poterie pour la préserver de la lumière, maintenir sa fraicheur et ses saveurs authentiques.
Plus qu’un simple ingrédient culinaire, l’olive, cet arbre sacré, autour duquel s’est tissé un savoir-faire transmis avec dévotion particulière d’une génération à une autre, un héritage qui lie le passé au présent et jette des ponts vers l’avenir, constitue un symbole de stabilité, de bénédiction et d’unité familiale dans les coutumes des djerbiennes amazighes, comme le montre la dernière séquence où une danse joyeuse marque leur rituel spirituel autour de l’arbre béni avant la fête du mariage.