La justice chilienne a ordonné, le 20 février 2024, l’ouverture d’une nouvelle enquête sur la mort mystérieuse en 1973, du poète et prix Nobel de littérature Pablo Neruda (1904-1973) qui aurait pu être empoisonné sous la dictature du général Augusto Pinochet en 1973.
« La réouverture de l'enquête est ordonnée afin de mener à bien les procédures » demandées par les plaignants, qui « pourraient contribuer à l'éclaircissement des faits », précise dans son arrêt la Cour d'appel de Santiago.
La réouverture de l’enquête a été réclamée par des proches du poète, ainsi que par le Parti communiste, dont Pablo Neruda était membre, annulant l’ordonnance de clôture de l’enquête qui avait été prise en décembre par la juge chargée de l'affaire, Paola Plaza. L’hypothèse d’un assassinat a vu le jour en 2011, lorsque Manuel Araya – décédé en juin 2023 et à l’époque jeune militant qui avait été désigné par le Parti communiste chilien comme assistant et chauffeur de l’écrivain – avait révélé que le poète aurait en réalité été empoisonné.
Selon cette théorie, Pablo Neruda aurait péri après une injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il envisageait de s’exiler pour y diriger l’opposition au régime Pinochet.
Parmi les nouvelles mesures ordonnées par la justice figure une « méta-expertise pour revoir et interpréter les résultats des experts » qui ont analysé les restes prélevés sur le corps exhumé du diplomate chilien en 2023 et une nouvelle analyse de l’écriture du certificat de décès délivré par le docteur Vargas Salazar, affirmant que la cause du décès est un cancer de la prostate.
Il est à rappeler que Pablo Neruda est mort brusquement le 23 septembre 1973, douze jours après le putsch du général Pinochet contre le président socialiste Salvador Allende, qui était un grand ami de l'artiste chilien. Cette nouvelle enquête est la 4ème qui tentera d’élucider le mystère de cette mort suspecte.