Après la conclusion de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, place, maintenant, à la reconstruction de l’enclave palestinienne réduite en ruine par les bombardements sionistes.
On ne peut toutefois pas s’attendre à ce que les autorités sionistes permettent ce rétablissement de leur plein gré. Il n'y a aucune raison de croire que l’entité sioniste adhérera véritablement à cet accord de cessez-le-feu, cessera définitivement les bombardements et les attaques aveugles, ou permettra à Gaza de se reconstruire et de se rétablir.
Au cours des 15 derniers mois, l’entité sioniste a transformé l’enclave palestinienne, longtemps assiégée, en une ruine post-apocalyptique. Elle a systématiquement bombardé, détruit au bulldozer ou incendié toutes les structures qui se trouvaient en vue de ses forces militaires.
À la mi-décembre, des évaluations d’images satellite menées par l’Organisation des Nations Unies pour la formation et la recherche ont révélé que 170 812 structures avaient été endommagées ou détruites à Gaza depuis le début de l’offensive sioniste en octobre 2023.
Ces chiffres représentent 69% de tous les bâtiments de l’enclave palestinienne et comprennent environ 245 123 unités résidentielles. En outre, plus de 90% des écoles et toutes les universités de Gaza ont été démolies.
Sur le plan sanitaire, la plupart des hôpitaux de Gaza ont été détruits et environ 70% des centres de santé ont été mis en ruines ou endommagés.
Par ailleurs, les images satellite montrent que 70% des infrastructures agricoles ont été systématiquement détruites pendant la guerre, soit par les bombardements, soit par le passage d'engins militaires lourds. En conséquence, la production alimentaire à Gaza a atteint ses niveaux les plus bas, jamais atteints tout au long de l’année 2024, et l’ensemble de la population de la bande est confrontée à l’insécurité alimentaire, la plupart d’entre elles étant confrontées à des niveaux de faim extrêmement critiques.
En avril 2024, une évaluation conjointe de la Banque mondiale et des Nations Unies a montré que 92% des principales routes de Gaza avaient été endommagées ou détruites. Au moins 75% des infrastructures de communication ont été détériorés. Selon certaines informations, la société de distribution d'électricité de Gaza a perdu 90% de ses équipements et machines, avec des pertes s'élevant à environ 450 millions de dollars.
Mais la véritable tragédie ne réside pas seulement dans la destruction des infrastructures, des routes et des bâtiments. À Gaza, nous avons assisté à la destruction de toute une communauté. L’entité sioniste a non seulement détruit le paysage physique, mais a également mis en lambeaux le tissu social, culturel, intellectuel et économique de Gaza.
Le bilan officiel avoisine les 50 000 morts, un chiffre choquant en soi. Cependant, ce chiffre est probablement bien inférieur aux chiffres réels. Les autorités à Gaza ont perdu depuis longtemps leur capacité à suivre avec précision le nombre de morts.
Reconstruire Gaza après ce génocide sera, certes, une tâche extrêmement ardue. Certaines estimations suggèrent que le coût pourrait dépasser 50 milliards de dollars. La situation ne peut pas attendre et nécessite un passage à l’action dans l’immédiat. Les pays arabes, qui ont tourné le dos aux Gazaouis tout au long des quinze derniers mois, doivent mettre la main dans la poche. Il s’agit, en fait, d’une opportunité pour, au moins, venir en aide au peuple palestinien abandonné à son sort.
Les régimes arabes qui n’ont pas réussi à s’imposer dans les négociations et à traduire le soutien de leurs populations aux Gazaouis et qui ont fait preuve d’impuissance et de soumission à l’Occident, doivent occuper le devant de la scène de la reconstruction de la bande de Gaza.
Et s’ils n’ont ni les moyens, ni l’envie de tenir tête à l’entité sioniste et ses alliés occidentaux, ils doivent inciter la société civile arabe à contribuer massivement dans les efforts visant à alléger le fardeau des habitants de l’enclave palestinienne sinistrée, et afin de donner à Gaza une chance de se remettre de cette situation.
J.H.