contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Syrie : Damas aux mains des rebelles syriens, Moscou confirme le départ d'Assad

La fin du règne de Bachar el-Assad ? Les rebelles syriens ont mené une impressionnante offensive dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 décembre (heure française) et ont annoncé la prise de la capitale, Damas. « Le tyran Bachar el-Assad a pris la fuite », ont-ils proclamé dans des messages sur l'application Telegram. Le président serait en fuite, selon les rebelles et une ONG, mettant fin à cinq décennies de règne du parti Baas.

 « Assad a quitté la Syrie via l'aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent » le site, a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

L'AFP n'était pas en mesure dans l'immédiat de confirmer de source officielle où se trouve le président qui a dirigé d'une main de fer la Syrie pendant vingt-quatre ans, réprimant en 2011 dans le sang une rébellion qui s'est transformée en guerre civile, l'une des plus violentes du XXIe siècle. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, Bachar el-Assad « a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays en donnant l'instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique » après des « négociations avec un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie. »

Depuis le début de leur offensive le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie, les rebelles ont rapidement conquis plusieurs grandes villes clés, annonçant viser Damas et vouloir renverser le président syrien. Ils ont lancé un appel « pour rentrer en Syrie libre » aux Syriens déplacés à l'étranger par le conflit déclenché en 2011 avec la répression violente de manifestations prodémocratie, qui a fait un demi-million de morts, et a morcelé le pays en zones d'influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.

La chute de Bachar el-Assad célébrée à Damas

Les rebelles ont réaffirmé la chute du « tyran » Bachar el-Assad à la télévision publique, et la « libération » de la capitale Damas. Dans leur communiqué, ils ont dit avoir libéré tous les prisonniers « injustement détenus » et appelé à sauvegarder les biens de l'État syrien « libre ».

Plusieurs dizaines de personnes ont rallié le centre de Damas pour célébrer la chute du régime, selon des images de l'AFP TV. Sur la place des Omeyyades, le bruit de tirs d'armes à feu en signe de joie se mêle aux cris d'« Allahou akbar » (« Dieu est le plus grand »). Des dizaines d'habitants ont piétiné une statue de Hafez al-Assad, le père de Bachar, après l'avoir fait chuter et l'avoir brisée.

Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s'est dit prêt à coopérer avec le tout nouveau « leadership » choisi par le peuple, précisant qu'il serait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de « passation » de pouvoir.

« Après cinquante ans d'oppression sous le [parti au, NDLR] pouvoir du Baas, et treize années de crimes, de tyrannie et de déplacements [depuis le début du soulèvement en 2011, NDLR], nous annonçons aujourd'hui la fin de cette ère sombre et le début d'une nouvelle ère pour la Syrie », ont ajouté les rebelles. « Nos forces ont commencé à entrer dans Damas », avait déclaré peu avant le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête d'une coalition de rebelles soutenus par la Turquie.

De nombreux détenus libérés des prisons syriennes

Le chef de HTS a appelé ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques, ajoutant que celles-ci restaient sous contrôle du Premier ministre jusqu'à la « passation officielle ». Selon des sources de l'OSDH, l'ordre a été donné aux officiers et aux soldats des forces gouvernementales de se retirer de l'aéroport international de Damas.

Avant ce retrait, le président Bachar el-Assad a pu quitter la Syrie via l'aéroport de Damas, selon l'ONG basée à Londres et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. Les rebelles ont aussitôt annoncé avoir pris la prison de Sednaya à Damas, symbole des pires exactions des forces du président Assad, et libéré les détenus de cet établissement. Le Hezbollah libanais, soutien clé du pouvoir de Bachar el-Assad, a retiré parallèlement ses forces de la périphérie de Damas et de la région de Homs (ouest de la Syrie), selon l'OSDH.

 

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869