Par Imen Abderrahmani
Et si vous meublez votre soirée ramadanesque par un débat avec un auteur tunisien, sur l’écriture et l’édition ? Club du roman de l’espace Mass’art avec l’association Safahat vous invitent à faire l’expérience. Quatre rencontres sont déjà annoncées!
Le Ramadan ne se résume pas à l’abstinence alimentaire. Véritable source spirituelle, Ramadan est aussi un mois de partage, de communion et de belles veillées et déambulations nocturnes. Nombreuses sont ainsi les manifestations culturelles, artistiques et les programmes d’animation qui fleurent ici et là, insufflant à tant d’espaces une belle dynamique et aux veillées tard l’occasion de joindre l’utile et l’agréable.
Le Club du roman de l’espace Mass’art a choisi de tenter l’expérience, proposant en partenariat avec l’association culturelle «Safahat», une série de rencontres-débats avec des auteurs tunisiens. Ce rendez-vous ramadanesque s’inscrit dans la continuité avec les précédents cycles de lecture et d’échange mené dans le cadre de ce club dont les animateurs ont choisi depuis son lancement de programmer des rencontres périodiques portant sur des thèmes comme l’amour, la politique, la littérature russe…
La première rencontre, celle de ce dimanche 02 mars, portera sur «Le carnet rose» (Al Daftar al Wardi) de Zied Bouchoucha. Paru aux éditions Pop Libris, le roman repose sur deux récits: celui de Mondher, de retour en Tunisie, pour assister aux funérailles de sa mère après de longues années passées en France et celui de Samah qui affronte son cancer de sein avec beaucoup de courage. Tous les deux partagent au fil des pages avec les lecteurs des fragments de leurs passés, de leurs quotidiens, de leurs déceptions, de leurs espoirs… et de leurs combats. Emouvant roman, «Le carnet rose » et son auteur mérite le détour pour cette 1ère soirée ramadanesque.
Le 2e rendez-vous sera, le 5 mars, avec Rayhan Bouzguenda qui présentera à cette occasion son 2e livre «A mon père notre courrier secret», paru aux Editions Ibn Arabi. Livre épistolaire comportant une quarantaine de lettres adressées à son père, décédé brusquement dans un accident, «A mon père notre courrier secret» est le récit d’un combat qu’a mené l’autrice pour surmonter le choc et pour pouvoir survivre. De l’amour paternel, du deuil, de la vie, de la famille... Rayhan Bouzguenda nous parle dans ce livre qui témoigne encore une fois de l’importance de l’écriture en tant qu’acte thérapeutique.
Du socio-politique
Samar Mezghenni sera de la fête avec son «Dîner pour huit personnes», le 9 mars. Paru aux éditions Almutawassit, le roman tire à boulets rouges sur les élites politiques, scientifiques et médiatiques qui au lieu de combattre la corruption, elles l’encouragent sous différentes appellations et justifications. C’est l’histoire de Rami Farkhi qui veut, coûte que coûte, réussir un projet qui dépasse ses compétences et avoir l’appui médiatique nécessaire, alors il tente d’organiser un grand dîner. Ses invités sont le ministre qui croit à l’importance des prêts étrangers à taux d’intérêt élevés pour la stabilité du pays, un homme d’affaires influent, un cheikh et voyant à la fois, le doyen des journalistes et une célèbre artiste célèbre ayant une grande expérience en chirurgie plastique... Beaucoup d’argent et beaucoup de temps ont été dépensés pour réussir ce luxueux dîner qui tourne mal. Que s’est-il passé? Pourquoi? Le roman est à lire et l’autrice est à rencontrer le 9 mars.
La dernière rencontre sera avec Sahbi Karaani, auteur de «Defeter El Jilani Oueld H’med» (Les carnets de Jilani Oueld H’med), lauréat du Comar d’or en arabe en 2024. Entre fiction et réalité, mène l’auteur son lecteur pour raconter l’histoire d’un immigrant tunisien nommé Jilani Oueld H’med. Débarquant à Paris, au début des années 80 du siècle dernier, où il a vécu quelques années avant d’être jugé et emprisonné dans des circonstances ambiguës, Jilani a réussi, toujours d’une manière inconnue, à s’évader de prison, laissant derrière lui un manuscrit… Et c’est dans le cadre d’une étude sociologique sur l’immigrant maghrébin que ces manuscrits ont été dépoussiérés et qui sont tombés dans les mains de l’auteur-narrateur qui assurait la traduction pour son ami, le sociologue… Au fil des pages, le lecteur découvre l’histoire de la famille de Jilani Oueld H’med…
L’écrivain et son roman seront au rendez-vous, le 16 mars, au siège de l’association «Safahat». Il est à noter que toutes les rencontres se déroulent à 20h30.
I.A.