contactez-nous au 71 331 000
Abonnement

Retour aux grèves et aux mouvements sociaux : Comment expliquer cette nouvelle escalade de l’UGTT?

Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI

Retour aux mouvements sociaux et aux grèves chez certains syndicats relevant de l’UGTT. S’agit-il d’une simple escalade tactique ou des revendications légitimes au vu du non respect du gouvernement de certains accords?

 

La tension est montée d’un cran ces derniers jours dans les secteurs de l’enseignement secondaire, la Poste, les agents municipaux, le secteur des technologies de l’information et le secteur minier qui ont ou s’apprêtent à observer des grèves même si l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) traverse actuellement l’une des crises les plus graves de son histoire. Annoncée le 5 février dernier, la grève nationale décidée par la Fédération générale de l’enseignement secondaire a été, en effet, observée le 26 février dernier. Selon, Mohamed Safi, secrétaire général de la fédération, cette décision fait suite à plusieurs revendications restées sans réponse de la part du ministère de l’Éducation. Idem pour les agents des municipalités qui ont annoncé la tenue d’une grève générale pour le 13 mars 2025 et un rassemblement devant le siège de la présidence du gouvernement à La Kasbah. L’instance administrative du secteur municipal a évoqué une dégradation du climat social au sein des municipalités et des entreprises œuvrant dans la gestion de déchets. Elle a évoqué un non-respect des conventions et des accords sociaux, en plus du recours à une politique d’insouciance malgré la dégradation du pouvoir d’achat des agents et la hausse des prix. Aussi, la Fédération générale des technologies de l’information et des services, affiliée à l’UGTT, a annoncé l’échec de la séance de conciliation tenue avec des représentants du ministère des Technologies de la communication au siège du ministère des Affaires sociales. En conséquence, la fédération a tenu hier une grève en présentiel dans six établissements publics. Pour certains observateurs, ce retour en force de l’UGTT ne peut s’expliquer seulement par le blocage des négociations avec le gouvernement... 

Crise exportée? 

Tout le monde le sait, l’Union générale tunisienne du travail traverse depuis quelques mois la crise la plus grave dans son histoire et certains syndicalistes ont même appelé à la tenue d’un congrès extraordinaire électif. Alors, par cette nouvelle escalade, certains observateurs estime que même si certaines revendications sont légitimes, il n’en demeure pas moins que l’on cherche au sein de l’actuel bureau exécutif à exporter la crise interne. C’est du moins, ce que nous a déclaré, l’activiste, Salem Chérif, qui nous a indiqué: «L’actuel bureau exécutif notamment le clan du secrétaire générale de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Tabboubi, est à la recherche d’une certaine légitimité d’autant que la dernière crise a montré que la Centrale syndicale a beaucoup perdu de sa crédibilité non seulement au sein de ses bases, mais aussi auprès de l’opinion publique. De fait, on met la pression sur le gouvernement afin de la ramener à la table de négociations qui est le seul moyen pour l’actuel bureau exécutif de s’imposer de nouveau comme le seul interlocuteur représentant la classe ouvrière en Tunisie». Et d’ajouter: «Pour rappel, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, avait déclaré à la fin du mois de janvier dernier que le bureau exécutif du syndicat a envoyé une lettre officielle au gouvernement, concernant les revendications du syndicat, en attendant la fixation d’une date pour le prochain round de négociations. Le gouvernement avait, alors, indiqué qu’il est en train d’étudier le contenu de cette lettre. Pourquoi cette escalade, alors, que le gouvernement s’est dit ouvert à de nouvelles négociations qui incluent les aspects financiers et organisationnels avec l’Union générale tunisienne du travail?». 

M.B.S.M.

Partage
  • 25 Avenue Jean Jaurès 1000 Tunis R.P - TUNIS
  • 71 331 000
  • 71 340 600 / 71 252 869