La galerie Daniel Maghen a créé l’événement avec une illustration de Tintin partie lors des enchères pour 226.000 €, témoignant toutes d’un âge d’or de la BD.
Cette couverture est l’une des 447 qu’Hergé dessinera pour le journal belge « Le Petit Vingtième » (dont 32 pour L’Île noire), et demeure un bel exemple de l’évolution de son art après sa rencontre avec Charles Lesne, qui deviendra son éditeur chez Casterman.
Ce dessin fut réalisé en noir et blanc, à la plume en acier inoxydable Gillot’s-Inquduct G-2 issue d’un stock acheté en Angleterre en mars 1937, soit une année avant la conception du dessin, lors d’un voyage dans le Sussex, également prétexte au premier repérage pour « L’Île noire ». Voici Tintin marchant de trois quart profil arrière, une attitude qui inspirera Hergé dans nombre de ses dessins. Mais une fois l’illustration terminée, il s’aperçoit qu’il a oublié de représenter Milou... Hop, une retouche à la gouache blanche (qui n’apparaît pas au clichage du trait) et l’affaire est réglée !
Les dessins en couleurs directes des années trente sont très rares sur le marché. C’est donc un document exceptionnel, témoin de l’évolution de Tintin, dont le trait et la couleur sont de la main même d’Hergé : seulement quatre couvertures du Petit Vingtième ont été faites de cette façon, lit-on sur la revue littéraire en ligne Actualitté.