L’année a commencé avec un évènement phare qui n’est pas des plus heureux : des élections législatives fades et un taux d’abstention très important
Le gouvernement tunisien a présenté le 3 janvier 2023 son plan de développement pour 2023-2025. Il mise fortement sur les investissements du secteur privé, sur une véritable reprise de la production des phosphates et sur une agriculture plus robuste. Et ce, pour améliorer le pouvoir d’achat et contrer une inflation galopante qui s’installe près de 10 % sur un an. Ce programme fait aussi le pari d’une augmentation des investissements du secteur privé, « locomotive de la croissance » en Tunisie, en espérant qu’ils monteront à près de 60 % de l’investissement global d’ici à trois ans, ce qui nécessite, une « amélioration du climat des affaires » et des partenariats « public-privé » seront aussi facilités.
Le nouveau scrutin local a peu suscité l’intérêt des électeurs. Le deuxième tour des élections législatives qui aboutit à la formation du Conseil national des régions et des districts n’a pas su drainer les foules avec un faible taux de participation de 11.22%. Il s’agit de la première élection depuis l’adoption de la nouvelle Constitution, entrée en vigueur le 16 août 2022 sous le régime de Kaïs Saïed. Certes, les taux de participation s’établissant ont été les plus faibles comparativement aux autres élections postrévolutionnaires (41,70 % en 2019), mais ce, s’expliquerait d’une part par le désenchantement des Tunisiens vis-à-vis du Parlement et de toute la classe politique, et des appels au boycott de la part des principaux partis politiques actifs sur la scène, s’accordent à dire plusieurs analystes.